Quatre choses à savoir sur le bateau "Louise Michel" de Banksy, en difficulté après avoir secouru plus de 200 migrants en Méditerranée
Les naufragés secourus ont été pris en charge samedi par les gardes-côtes italiens et par deux navires humanitaires venus au secours du "Louise Michel", qui était immobilisé et surchargé.
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"Nous demandons un endroit sûr pour tous les survivants", a écrit l'équipage du navire le Louise Michel, samedi 29 août, dans la soirée. Depuis la veille, le bateau bariolé multipliait les appels à l'aide, en Méditerranée, après avoir secouru plus de 200 personnes. Les rescapés ont finalement été transférés sur deux autres bateaux humanitaires et un navire des gardes-côtes italiens, samedi soir. Voici quatre choses à savoir sur ce navire affrété par l'artiste Banksy.
1Un navire discret, une capitaine allemande
Baptisé Louise Michel, à la mémoire de l'anarchiste française du XIXe siècle, le navire est financé par l'artiste Banksy, a révélé le journal britannique The Guardian (en anglais). L'artiste a expliqué samedi, dans une vidéo diffusée sur son compte Instagram, avoir acheté le bateau, car "les autorités de l'UE ignorent délibérément les appels de détresse venant de non-Européens". Le bateau est un ancien navire des douanes françaises. Long de 31 mètres, il est bien plus rapide que les habituels navires des ONG intervenant pour des opérations de sauvetage dans la zone. Une rapidité précieuse qui permet à l'appareil de prendre de vitesse les gardes-côtes libyens.
Le navire a été préparé dans la plus grande discrétion et est parti le 18 août du port espagnol de Borriana, près de Valence. Le bateau est décoré d'un graffiti représentant une petite fille en gilet de sauvetage, brandissant une bouée en forme de cœur. L'équipage compte une dizaine de membres, des "activistes européens avec une longue expérience des recherches et des secours en mer" et est dirigée par la capitaine Pia Klemp. Selon le Guardian, Banksy serait entré en contact avec elle en septembre 2019. Cette militante allemande pour les droits de l'homme s'est fait connaître en dirigeant plusieurs autres navires de sauvetage, dont le Sea-Watch 3. Elle avait été poursuivie en 2019 par la justice italienne pour avoir secouru illégalement des migrants en Méditerranée. Une pétition en son soutien avait alors récolté plus de 80 000 signatures.
Les dix marins du Louise Michel se disent tous "activistes antiracistes et antifascistes partisans de changements politiques radicaux", selon The Guardian, entré en contact avec eux.
2Plus de 200 migrants secourus
Le Louise Michel a affirmé avoir secouru 219 personnes : 33 d'entre elles ont passé de longues heures dans un canot amarré au bateau, faute de place à bord. "Il y a déjà une personne morte sur le bateau", expliquait vendredi l'équipage sur Twitter (en anglais). Les personnes secourues "présentent des brûlures liées au mélange d'essence et d'eau de mer". Ces naufragés "sont dans un état de choc assez violent, traumatisés par ce qu'ils ont subi" racontait Claire, membre de l'équipage, le lendemain, à franceinfo.
3Deux navires humanitaires et des gardes-côtes italiens venus à la rescousse
Deux bateaux humanitaires, le Sea-Watch 4 et le Mare Ionio, du collectif italien de gauche Mediterranea, et les gardes-côtes italiens ont répondu aux appels du Louise Michel, samedi 29 août. "Au vu de la dangerosité de la situation, les gardes-côtes ont envoyé sur place un bateau de patrouille depuis Lampedusa qui a embarqué les 49 personnes jugées les plus fragiles, dont 32 femmes, 13 enfants et 4 hommes", ont expliqué ces derniers dans un communiqué. Les gardes-côtes les ont transporté jusqu'à Lampedusa. Un corps a également été évacué.
Les naufragés restants ont été pris en charge le Sea-Watch 4, qui se trouvait en Méditerranée, où il avait déjà sauvé 201 migrants et cherchait un port d'accueil. L'association SeaWatch et l'organisation Médecins sans Frontières qui affrètent le bateau ont annoncé dans la soirée avoir pris en charge quelque 150 personnes supplémentaires, et compter désormais à leur bord environ 350 passagers. Ces nouveaux arrivants ont été pris en charge par leurs équipes médicales pour des "brûlures de carburant, déshydratation, hypothermie et blessures traumatiques".
Nous sommes soulagés que la @guardiacostiera & @seawatch_intl aient pu porter assistance au #LouiseMichel.
— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) August 30, 2020
Un lieu sûr de débarquement doit maintenant être attribué à + de 350 rescapés sur le #SeaWatch4 & 27 autres pers. secourues par le #MaerskEtienne depuis plus de 3 semaines. https://t.co/C6RpdIgM3H
4Marseille propose d'ouvrir son port, les autorités européennes restent silencieuses
Le premier adjoint à la mairie de Marseille, puis la maire, Michèle Rubirola, ont exprimé samedi soir leur volonté de venir en aide à l'équipage du Louise Michel en proposant de leur ouvrir l'accès au port. "Je demande à Emmanuel Macron de nous accompagner et à l'Etat de prendre ses responsabilités", a écrit l'élue sur Twitter.
Des gens meurent en Méditerranée. Il est temps de les sauver. Je demande à @EmmanuelMacron de nous accompagner et à l'État de prendre ses responsabilités.#Marseille, ville d'accueil et solidaire, ouvrira son port. https://t.co/jfb3nOUw2l
— Michèle Rubirola (@MicheleRubirola) August 29, 202
"L'obligation de sauvetage en mer est une obligation en vertu du droit maritime international. Cette obligation s'applique à toute personne en danger en mer – indépendamment de sa nationalité, du motif de sa fuite ou de son statut juridique", a tenu à rappeler l'équipage de Louise Michel dimanche 30 août dans un tweet (en anglais), accusant les autorités européennes ne pas respecter leurs "propres lois".
Le président de la région Sicile, Nello Musumeci, a réclamé dimanche l'organisation d'une réunion de "crise humanitaire et sanitaire". Sur son compte Facebook l'élu a écrit au gouvernement que la région de "Lampedusa n'y arrive plus. La Sicile ne peut pas continuer à payer l'indifférence de Bruxelles et le silence de Rome". Le Sea-Watch 4 attend encore une autorisation pour pouvoir débarquer les personnes secourues.
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