En Europe, 20% des citoyens sont plus inquiets par l'émigration que par l'immigration, selon une étude
Le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) a publié lundi une étude sur les enjeux des prochaines élections européennes.
"La campagne pour une 'Europe-forteresse' ne sera pas une stratégie gagnante pour ces élections." Dans une étude publiée lundi 1er avril et réalisée dans 16 pays membre de l'Union européenne, le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) affirme que "l'immigration ne compte pas pour les élections européennes". Ce think-tank explique que, dans certains pays de l'Union européenne, "les électeurs sont plus concernés par le départ de leurs concitoyens que par l'immigration".
Fuite des cerveaux, exil des jeunes, effrondrement des communautés
"Alors que l'Europe du Nord et de l'Ouest continue de craindre l'arrivée d'étrangers, une majorité de sondés en Italie, Espagne, Hongrie, Pologne et Roumanie sont plus inquiets à propos du départ de leurs citoyens", explique Mark Leonard, le directeur de l'ECFR. En effet, si l'on regarde les chiffres de cette étude, 55% des Roumains se disent plus inquiets par l'émigration que par l'immigration. Ils sont également près de 40% en Hongrie et plus d'un tiers des Espagnols partagent cette affirmation. En France, seuls 14% des sondés se disent plus inquiets face à l'émigration.
Selon l'ECFR, "dans une Europe qui se félicite de supprimer les frontières et promeut la liberté de circulation, cette tendance à l'auto-enfermement est notable mais sans doute compréhensible". Parmi les facteurs explicatifs, Susi Dennison, directrice de programme au sein du think-tank, identifie "une fuite des cerveaux liée à la lenteur de l'économie, l'exil des plus jeunes générations et l'effondrement des communautés traditionnelles". Mark Leonard, le directeur de l'ECFR, explique qu'"un citoyen sur cinq a quitté son pays dans la dernière décennie" en Roumanie.
Interdire l'émigration, option plébiscitée
Face à cette inquiétude, "une majorité des habitants de ces pays aimeraient que leurs gouvernements rendent illégal le départ des citoyens pour de longues périodes", affirme l'ECFR dans son étude. C'est en effet le cas pour deux Espagnols sur trois. De la même manière, en Grèce, six personnes sur dix estiment que ce type de mesures devrait être mis en place. En Italie, 52% de la population approuve cette idée. Mark Leonard estime que "ces laissés pour compte se sentent si désespérés qu'ils semble prêts à ériger de nouveau un mur anti-émigration, à peine 30 ans après la chute du mur de Berlin".
Compte-tenu de ces résultats, le Conseil européen pour les relations internationales préconise de "répondre à la peur de l'émigration et montrer comme les citoyens peuvent être encouragés à construire leur avenir dans leur propre pays". Le think tank assure que les citoyens européens souhaitent "plus de volonté politique sur l'immigration et de l'aide pour aider les Européens à s'adapter aux changements (...) plutôt que la fermeture des frontières".
Des résultats à nuancer
Malgré tout, les résultats proposés par l'ECFR restent à nuancer. En effet, le Conseil européen pour les relations internationales reconnaît que l'immigration "reste une question importante". Ainsi, 23% des interrogés considèrent que c'est l'un des deux plus importants problèmes qu'affronte leur pays en ce moment. De plus, l'islamisme radical est "leur principale préoccupation" puisque 22% des citoyens sondés l'identifie comme la principale menace pour le futur de l'Europe. Selon l'ECFR, "proposer des politiques rationnelles sur les migrations permettra donc d'être plus écoutés par les citoyens sur les autres thématiques".
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