: Vidéo Offensive sur l'est de l'Ukraine : la Russie "n'a pas les moyens de mener les attaques au sol qui lui permettraient de remporter la victoire", assure le Général Trinquand
La résistance "peut tenir", selon l'expert militaire. "Les Ukrainiens sont extrêmement bien préparés, ils combattent là-bas depuis 2014."
La Russie "n'a pas les moyens de mener les attaques au sol qui lui permettraient de remporter la victoire" dans l'est de l'Ukraine, analyse le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU à New York, mardi 19 avril sur franceinfo. Selon l'Ukraine, la Russie a lancé une offensive militaire dans l'est du pays.
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franceinfo : À quoi l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine va-t-elle ressembler ?
Dominique Trinquand : À entendre ce qui s'est passé cette nuit, ça commence par des préparations d'artillerie extrêmement intenses. Il faut rappeler que les Russes ont échoué sur les autres axes. Le seul axe sur lequel ils ont réussi, c'est l'axe entre le Donbass et la Crimée. Ils concentrent leurs forces depuis deux semaines dans cette région-là en récupérant un peu tout ce qu'ils peuvent récupérer, aussi bien du Nord que de ce qui est là, donc à la fois des troupes qui n'ont pas été engagées mais aussi beaucoup de troupes qui ont déjà été engagées et qui doivent être complétées. Il y a un peu plus d'une semaine, un général a été nommé pour commander cette opération donc il y a unité du commandement, concentration des efforts, tout ce que les militaires vous diront qu'il faut faire. Maintenant, la question est de savoir s'ils ont des forces suffisantes. Mon appréciation et celle de beaucoup d'observateurs est qu'elle n'a pas les moyens aujourd'hui de pouvoir mener les attaques au sol qui lui permettraient de remporter la victoire. Les Ukrainiens sont extrêmement bien préparés combattent là-bas depuis 2014.
"Ce n'est pas la guerre de 1914-1918 mais pas loin. Il va falloir bombarder chaque pousse de terrain de façon à mettre à mal la défense ukrainienne avant de pouvoir lancer l'attaque."
Général Dominique Trinquandà franceinfo
Cette attaque pourrait prendre la forme du tronçonnage en deux ou trois morceaux au moins du front ukrainien et surtout d'une coupure par l'ouest pour empêcher les Ukrainiens d'être renforcés par les armements qui sont en train d'arriver.
La résistance peut-elle tenir dans le Donbass ?
Dans cette région, elle peut tenir. D'abord parce que ce sont les meilleures troupes. Il y en avait 40 000 – je ne sais pas si aujourd'hui il y en a toujours autant – qui ont pu être renforcées probablement et qui sont extrêmement bien préparées. Elles sont là-bas depuis 2014, ont des tranchées, des abris bétonnés. Pour l'Ukraine, c'est la victoire qu'ils peuvent remporter. Après celle de Kiev, une deuxième victoire serait d'empêcher les Russes d'envahir complètement le Donbass.
Le Donbass compte de nombreux séparatistes pro-russes. Est-ce que cela change la stratégie militaire de la Russie ?
La tactique militaire, je ne pense pas, mais la propagande beaucoup. Selon la Russie, cette guerre, c'est la libération du Donbass. On cite en permanence les forces du Donbass, les séparatistes, ceux qui ont obtenu la reconnaissance de l'indépendance de leurs territoires par Vladimir Poutine il y a quelques semaines. Ce sont les séparatistes qui libèrent leur pays, aidés par les Russes. Sur le plan de la propagande, ça change beaucoup. Sur le plan de l'utilisation militaire des forces, non. C'est évidemment l'armée russe avec l'énorme masse en particulier d'artillerie, de missiles et d'aviation qui va être utilisée dans cette phase de reconquête.
Vladimir Poutine a-t-il renoncé à s'emparer de la totalité de l'Ukraine ?
Oui, je crois qu'on peut le dire. D'abord, il a mesuré qu'il n'en avait absolument pas les moyens. Ensuite, les Ukrainiens ont très bien défendu toutes les zones. Un indice qui ne trompe pas : Odessa, par exemple, qui est sur la mer Noire. Au début, on pensait que ça pouvait être un objectif, que ça permettrait d'avoir toute la mer Noire russe. En fait, Mykolaïv, qui est la ville qui est avant Odessa, s'est tellement bien battue que les Russes n'ont pas réussi à passer et que Kherson, qui est juste avant, risque de retomber des mains russes. Le fleuve du Dniepr risque de ne plus être franchi. Lorsqu'il avait fait son discours sur le stade à Moscou, Vladimir Poutine ne parlait que de la guerre du Donbass. Pour le public russe, libérer le Donbass était l'objectif.
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