: Témoignage Guerre en Ukraine : Julia raconte l'enfer de Marioupol, "quand la nuit s'éclaire avec les flammes qui brûlent les immeubles"
Marioupol est toujours sous le feu des bombes russes, des combats ont lieu aussi au sol. Julia, 36 ans, qui a pu quitter la ville, a tenu le journal du siège. Elle s'est confiée à franceinfo.
Avant d'être l'une des victime de l’invasion Russe en Ukraine, Julia était vendeuse dans une parfumerie. Cette Ukrainienne de 36 ans a tenu l'agenda du siège de Marioupol, qu'elle a vécu depuis la fenêtre de l’appartement de ses beaux-parents dans le centre-ville.
Les dates sont très précises : elle raconte que le 27 février, trois jours après le déclenchement de la guerre, elle a les dernières nouvelles de ses parents qui sont logés un peu plus loin. Le 2 mars, elle n'a plus de connexion pour le téléphone. Le 5 mars, les combats sont devenus trop forts pour sortir et profiter d'un corridor humanitaire. Dans son journal, Julia dit que dans cet appartement, le réveil sonne à 5 heures tous les matins, parce que c'est l'heure du début des bombardements, et qu'il faut descendre des lits, se mettre par terre pour se protéger.
La terreur, l'impuissance et la lutte pour la dignité
Par petites touches, sa vie dans la ville assiégée est détruite. Il y a d’abord la présence menaçante des avions, la troisième semaine. Puis la cour de l’immeuble qui est bombardée par deux fois, le 10 mars. Le gaz est coupé. Son père est tué dans une frappe qui visait des collaborateurs.
La vie sous les bombes est un mélange de terreur, d'impuissance et de lutte pour tenter de préserver ce qui fait la dignité. Julia est sortie de Marioupol. Nous avons pu la joindre au téléphone. "Quand vous ne dormez pas, quand vous mangez toujours dans la même assiette, quand vous vivez dans un couloir, quand vous utilisez les toilettes et que vous ne les videz qu'une fois tous les trois jours, quand le dernier week-end vous comprenez que l'eau va être coupée mais que vous ne savez pas où vous allez en trouver, quand votre immeuble tremble parce qu'il a été touché et que la nuit s'éclaire avec les flammes qui brûlent les immeubles à côté... c'est l'enfer."
Aujourd’hui, Julia est à l’abri, elle a pu quitter Marioupol. Son mari, dit-elle, a pris dix ans. Elle, elle a cru devenir folle. Elle pense qu’elle ne remettra pas les pied dans la ville avant des années.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter