: Reportage Un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine, "on a peur, on se cache" témoignent des habitants du Donbass, à quelques kilomètres du front
Un an de guerre en Ukraine et de souffrances pour des milliers de civils. Dans le Donbass, la guerre fait rage en ce moment dans les environs de la ville de Bakhmout.
C'est un jour comme un autre à Ivanopillya, un petit village du Donbass, à 30 kilomètres du front de cette guerre en Ukraine. Une roquette vient de frapper la voiture d'un civil quand nous arrivons. La victime, un homme, est allée mourir à quelques mètres de la carcasse fumante, au pied de l'entrée d'une supérette en partie détruite. Le cadavre est là, à la vue de tous, mais c'est un jour comme un autre, la vie continue presque comme si de rien n'était. Il y a bien une dame pour exprimer sa colère : "Regardez, allez voir là-bas les vitres cassés…"
GRAND FORMAT >> Guerre en Ukraine : de Kiev à Bakhmout, un an sous les bombes
Il y a bien ce policier qui ironise : "C'est ça le monde russe ?" Mais sinon, c'est comme s'il ne s'était rien passé dans cette rue. Un homme circule à vélo. Il slalome entre les débris sans s'arrêter. Une vieille dame lève la tête, à quelques mètres du cadavre, et elle demande poliment à un policier : "Puis-je acheter du pain ?"
Un jour comme un autre
Au bord de la route, un monsieur de 71 ans nous interpelle dans la rue. Il veut nous montrer sa maison aux vitres brisées. "Ça fait déjà deux fois qu'on est touché, explique le vieil homme. La première fois c'était le jour de mon anniversaire, le 17 février, un obus est tombé dans mon jardin. Et puis hier, il y avait des tirs toute la journée, et pareil aujourd'hui." Alors que les détonations s'enchaînent, le vieux monsieur nous retient. Il souhaite nous offrir du miel de ses ruches. À quelques mètres de là, des ambulanciers referment le sac mortuaire. Le cadavre du civil est déposé à l'arrière d'un fourgon. Un jour comme un autre dans ce petit village du Donbass.
Nous reprenons la voiture pour nous approcher de la ligne de front. Bakhmout est à 4 km, au bout de la route, mais impossible d'aller plus loin. Nous devons nous arrêter ici dans la petite ville Tchassiv Yar. La route est fermée pour les journalistes et les volontaires, nous disent deux militaires. Malgré les échanges de tirs de mortier entre Russes et Ukrainiens, quelques centaines de civils sont restés dans cette ville. Souvent, comme Olga, ils n'ont pas d'autres choix : "Je n'ai nulle part où aller. On a peur, c'est effrayant. On se cache dans les abris."
"En plus, ma mère est malade et ne peut pas bouger. Et puis avant, on pouvait avoir des médicaments, mais maintenant il n'y en a plus."
Olga, Ukrainienneà franceinfo
À Tchassiv Yar, plus rien ne fonctionne ou presque. Nous entrons dans le bureau de poste de la ville. Les guichetières font leurs cartons : "On est en train de préparer notre évacuation, explique une des postières. Mais avant on doit distribuer l'argent des pensions aux retraités restés ici. Si on part maintenant, personne ne le fera. Tout abandonner et partir… Tout ça, c'est dégueulasse." Ces deux postières auront assuré leur service jusqu'au dernier moment. Mais là, c'en est trop. Il y a quelques heures encore, deux civils étaient tués dans des frappes russes à Tchassiv Yar.
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