Guerre en Ukraine : Moscou veut créer une "zone tampon de sécurité" le long de la frontière, une menace à peine voilée d'envahir de nouveaux territoires

Le Kremlin doit présenter d'ici quelques jours un "mémorandum" qui résume la position de Moscou en vue d'un traité de paix. Vladimir Poutine assure que son armée cherche à s'enfoncer en Ukraine pour pouvoir protéger son territoire des bombardements.

franceinfo

Radio France

Publié le 23/05/2025 10:50

Temps de lecture : 3min

Le président russe, Vladimir Poutine, le 22 mai 2025 à Moscou (Russie). (ALEXANDER KAZAKOV / POOL)

Pas d'accord en vue pour une nouvelle rencontre entre Russes et Ukrainiens. C'est le Kremlin qui l'a annoncé, jeudi 22 mai. Cette éventuelle deuxième rencontre pourrait être organisée au Vatican, selon des informations de la presse américaine. Moscou doit présenter dans quelques jours un "mémorandum" résumant la position de la Russie en vue d'un traité de paix.

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Vladimir Poutine a pris la parole jeudi pour affirmer que la Russie était en train de créer une zone tampon le long de la frontière avec l'Ukraine, ce qui pourrait signifier que la Russie veut conquérir de nouveaux territoires.

Tout cela alors que la Russie et l'Ukraine ont officiellement débuté des discussions de paix, Moscou menace maintenant d'envahir de nouvelles parties du territoire ukrainien. Et comme souvent, c'est lors d'une réunion en ligne avec ses ministres, dont un extrait a été diffusé à la télévision, que Vladimir Poutine a fait cette annonce. "Il a été décidé de créer une zone tampon de sécurité le long de la frontière", a déclaré le chef du Kremlin, sans préciser à quel niveau spécifiquement, mais cela semble notamment s'appliquer à la région de Soumy, qui se trouve face à celle de Koursk, peut être aussi celle de Karkhiv. D'après Vladimir Poutine, l'armée russe cherche à s'enfoncer en Ukraine dans des zones qu'elle n'occupe pas actuellement pour pouvoir protéger son territoire des bombardements.

Des morts civils régulièrement côté russe

Des paroles qui arrivent au surlendemain d'une visite du président russe à Koursk, dont la région est officiellement libérée, pour l'armée russe, après des mois de présence ukrainienne. Mais il faut bien savoir que toutes les régions frontalières russes, comme Koursk, Briansk, Belgorod restent exposées aux drones, aux bombardements et même aux incursions de l'armée ukrainienne quasi quotidiennement. Le Kremlin et les médias russes en parlent peu, mais c'est une réalité et il y a régulièrement des morts civils côté russe, le long de la frontière.

Ces paroles de Vladimir Poutine peuvent être aussi comprises comme une menace en direction de Kiev. Probablement parce que ce n'est pas la première fois que ce sujet de la zone tampon est évoqué côté russe, mais le moment est singulier. À Istanbul, la semaine dernière, les négociateurs russes auraient, selon plusieurs sources, menacé les Ukrainiens d'envahir de nouvelles régions si Kiev n'acceptait pas les conditions de Moscou. Les paroles du président russe jeudi viennent suggérer que la guerre peut encore continuer un moment si le maître du Kremlin n'obtient pas ce qu'il veut.