Gazoducs Nord Stream : sous-marins, traces d'explosifs et tensions géopolitiques... Comment l'enquête sur le sabotage présumé va-t-elle être menée ?
La Russie, propriétaire des gazoducs, assure mener son enquête. La Suède et le Danemark, dont les eaux territoriales sont concernées, ont envoyé leurs navires. L’Allemagne et la Pologne souhaitent également participer à l’enquête. Faute de coordination, les opérations s'annoncent complexes.
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Quand réparer une fuite de gaz ressemble à une usinge à gaz... Trois des quatre fuites de gaz en mer Baltique ont cessé ce week-end. La dernière, plus petite, sur Nord Stream 1, est encore active en ce début de semaine. L’enquête sur les responsabilités du sabotage présumé peut donc commencer.
>> Gazoducs Nord Stream 1 et 2 : quel est l'impact des fuites de méthane sur le climat ?
Deux explosions suspectes ont eu lieu lundi 26 septembre, selon plusieurs instituts de sismologie. Elles ont été localisées dans les eaux internationales au large de l'île danoise de Bornholm, mais dans les zones économiques exclusives respectives des deux pays scandinaves. Quatre fuites ont été constatées au dessus des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Non opérationnels au moment des faits du fait des conséquences de la guerre en Ukraine, les deux gazoducs étaient tout de même remplis de gaz pour des raisons techniques. Objet de tous les soupçons, la Russie a contre-attaqué mercredi, pointant les Etats-Unis et obtenant une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Washington a dénoncé en retour une nouvelle opération de "désinformation".
Objets de bras de fer géopolitiques ces derniers mois, samedi 1er octobre, la Russie, propriétaire des gazoducs, a envoyé un navire, ainsi que la Suède et le Danemark, dont les eaux territoriales sont concernées. L’Allemagne et la Pologne, aux intérêts énergétiques menacés, souhaitent également participer. Cela fait beaucoup de monde sur le terrain, pour une opération qui s'annonce délicate.
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Seuls les Russes disposent du matériel adapté
Pour examiner des conduits de gaz à 80 mètres de profondeur, il faut du matériel de pointe. Précisément, un mini sous-marin, ou un mini-drone, capable non seulement de filmer la taille du trou provoqué par l’explosion, mais aussi de prélever sur une superficie équivalente à trois terrains de football, des échantillons de sable dans lesquels on pourrait retrouver des traces d'explosifs ou de fragments de bombes, afin qu’ils soient analysés. Des explosions sous-marines équivalant "à des centaines de kilos" de TNT sont à l'origine des fuites et "toutes les informations disponibles indiquent que ces explosions sont la conséquence d'un acte délibéré", avaient indiqué la Suède et le Danemark dans un rapport officiel remis aux Nations-Unies.
Problème : parmi les acteurs concernés, seule la Russie possède ce type d’équipement et pourrait donc faire valoir que c’est à elle de mener les opérations. Hors, au vu des soupçons qui pèsent quant à la responsabilité des Russes dans le sabotage des gazoducs, les Danois et les Suédois préféreront probablement emprunter du matériel aux Américains, eux-mêmes accusés par Moscou, d’être impliqués dans les sabotages.
La crainte reste également que des preuves pouvant incriminer les uns ou les autres ne soient détruites. Les Danois ont déclaré avoir commencé leurs recherches sans donner plus de détails. Mais sans coordination, sans accord sur la procédure à suivre, l’opération pourrait bien capoter, ou pire, apporter des réponses contradictoires. Preuve de la tension sur place : lundi 3 octobre, la Suède a bloqué l'accès à une zone de cinq milles marins dans le secteur des fuites en mer Baltique, parlant d'une "scène de crime".
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