Lutter contre la radicalisation: la méthode douce d'Aarhus au Danemark
Liberté vs contrôle, ou comment concilier la liberté et la sécurité dans une société démocratique menacée. Le thème du 4e Forum mondial de la Démocratie à Strasbourg, choisi il y a bien longtemps, est d'une actualité brûlante. Parmi la vingtaine d'initiatives présentées, la prévention du radicalisme à Aarhus au Danemark propose une approche différente de celle des autres pays européens.
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Sten Sorensen, chef de l'unité de prévention du crime de la police du Jutland au Danemark, prévient en présentant l'expérience de déradicalisation de la ville d'Aarhus: «Ce programme ne marche que parce que les gens nous font confiance».
Ca n'a l'air de rien et c'est pourtant essentiel. Le Danemark est un petit pays de 5,5 millions d'habitants qui aiment leurs policiers, c'est même en eux qu'ils placent principalement leur confiance, juste devant les juges, les hommes politiques arrivant très loin dans ce classement.
Lancé en 2007 à Aarhus, la 2e ville du pays, ce programme de déradicalisation repose sur une collaboration étroite de la police, de tous les services de la municipalité, des associations, des écoles et des lieux de culte. A l'époque, 250 individus radicalisés sont identifiés. Une vingtaine d'entre eux acceptent d'être pris en charge par un «mentor», un travailleur social formé à la culture et au mode de vie islamiste, lequel, dans un dialogue permanent, va tenter de réintégrer l'individu dans la société.
Pas de solution miracle mais une autre voie possible
Souvent alertés par les familles, les policiers travaillent main dans la main avec les services sociaux. «La radicalisation est traitée à Aarhus comme le problème de drogue, nous misons tout sur la prévention car les actions de prévention et d'entraide font partie des missions de la police danoise», explique Sten Sorensen.
Ca ne marche pas toujours: 224 individus de la région d'Aarhus sont partis ces dernières années faire le djihad en Syrie, sept sont morts et dix-sept sont revenus. Dans ce dernier cas de figure, la police danoise prévenue par les familles accueille les ex-djihadistes à l'aéroport, très peu sont arrêtés. La plupart acceptent de participer au programme de réinsertion sociale et d'accompagnement psychologique, un tutorat individualisé avec un mentor chargé de les «réhumaniser» est mis en place.
L'intérêt de l'expérience danoise se situe aussi dans cette prise en charge des repentis, l'objectif est de les aider concrètement à retrouver un emploi ou à retourner à l'école. Cet accompagnement est un investissement à long terme. Entre 2013 et 2014, les candidats au djihad sont passés de vingt-sept à quatre.
L'exemple d'Aarhus n'est pas la solution miracle, il n'est pas forcément transposable partout mais il propose, en ces temps troublés, une autre voie possible.
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