Irina Bokova, une Bulgare prête à diriger l'ONU
L’actuelle directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, défend avec obstination la protection et la sauvegarde des sites culturels et historiques situés sur des zones de conflit, comme l’Irak ou la Syrie. A la tête de l'Unesco depuis 2009, où elle exerce son 2e mandat, elle ambitionne de succéder à Ban Ki-moon au poste de secrétaire général de l'ONU dont le mandat s'achèvera fin 2016.
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«Crime de Guerre». En mars 2013, des trésors archéologiques irakiens sont réduits en miettes dans le musée de Mossoul. Puis des bulldozers conduits par des hommes de Daech entrent dans Nimroud, joyau archéologique inestimable du nord du pays. La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, dénonce alors «un crime de guerre» et en appelle au Conseil de sécurité de l’ONU et à la Cour pénale internationale.
Première femme et première candidate de l’Europe de l’Est élue, en 2009, à la tête de l’Unesco, Mme Bukova détaille dans Le Monde, daté du 8 juin 2015, son action contre les destructions du patrimoine mondial par Daech. Sa mission consiste à «évaluer les dommages sur le terrain et combattre le pillage des antiquités et leur trafic». Une destruction du patrimoine «lente et invisible» qui participe, selon elle, au «financement du terrorisme».
La dirigeante de l'Unesco se félicite de la «résolution 2199» adoptée par le Conseil de Sécurité, le 12 février 2015, interdisant «le commerce des biens culturels en provenance de Syrie et d’Irak». «La coopération entre les Etats voisins, Interpol, les douanes, le marché de l’art, a déjà permis, dit-elle, de saisir des antiquités en Finlande, en Jordanie, au Liban, en Turquie, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.»
Alors que d’autres vestiges uniques sont menacés, comme les ruines de Palmyre en Syrie, Mme Bokova a lancé à Beyrouth, le 16 mai 2015, la campagne #Unite4Heritage. Son objectif: contrer le «nettoyage culturel» mené par le groupe Etat islamique, dont elle entend combattre l'idéologie en mobilisant l’opinion publique mondiale, via les réseaux sociaux, contre de tels saccages archéologiques.
Today @ParwazOfficial sings for unity to protect our heritage #Unite4Heritage @UNESCOIraq #Erbil @KurdistanRegion pic.twitter.com/YacH6oWiNl
— Axel Plathe (@Axel_Plathe) June 11, 2015
Agée de 63 ans, cette femme politique d'expérience exerce son deuxième mandat de directrice général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Elle a occupé le poste de premier vice-ministre des Affaires étrangères et celui de coordinatrice principale des relations de la Bulgarie avec l'Union européenne de 1995 à 1997, avant de devenir brièvement chef de la Diplomatie bulgare de novembre 1996 à février 1997.
Après une scolarité à Sofia, elle part à Moscou faire des études supérieures, privilège réservé à l'élite du pays et, plus spécialement, aux enfants de la nomenklatura du parti. Elle complète son cursus universitaire, avant et après la chute du régime en 1989, aux Etats-Unis, notamment à la prestigieuse université de Harvard. Elle parle couramment anglais, espagnol, français et russe.
Discrète sur son avenir
Invitée, le 7 juin 2015, de l’émission Internationales sur TV5 Monde, en partenariat avec RFI et Le Monde, Mme Bokova a réaffirmé qu'outre la culture et le patrimoine, l'éducation des jeunes filles figurait parmi les «priorités» de l'Unesco. Forte de son expérience et de sa notoriété internationale, elle n'a toutefois pas caché son ambition d'accéder au poste de secrétaire générale des Nations Unies.
Depuis plusieurs mois, l'organisation internationale Equality Now fait campagne pour qu'une femme accède à cette fonction. Une première, puisque depuis sa fondation, en 1945, l'ONU a toujours été dirigée par des hommes.
Selon des diplomates onusiens, Mme Bokova fait partie d'une longue liste de femmes diplomates ou chefs d'Etat, qui présentent les qualités requises pour succéder à Ban Ki-moon. Discrète sur le sujet, cette mère de deux enfants se dit flattée que la Bulgarie l'ait officiellement désignée candidate à la tête de l’ONU qui reste, à ses yeux, «crédible pour prévenir les guerres».
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