Deux représentants des talibans en Allemagne pour faciliter les expulsions vers l'Afghanistan

Les autorités talibanes ont envoyé deux représentants en Allemagne pour préparer de nouvelles expulsions vers l'Afghanistan alors que Berlin vient de renvoyer 81 condamnés afghans dans leur pays.

Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des talibans à Kaboul, le 10 janvier 2022. (MOHD RASFAN / AFP)
Des talibans à Kaboul, le 10 janvier 2022. (MOHD RASFAN / AFP)

Une initiative inédite au sein de l'Union européenne. Deux représentants du régime taliban viennent d'arriver en Allemagne. L'annonce a été faite lundi 21 juillet, trois jours après le rapatriement de 81 criminels afghans de Leipzig vers Kaboul. Ces émissaires seront chargés d'aider à préparer les futures expulsions vers l'Afghanistan, où les talibans ont pris le pouvoir il y a quatre ans.

Ces arrivées coïncident avec le durcissement de la politique migratoire du chancelier Friedrich Merz. Visiblement un peu embarrassée, la chancellerie a confirmé l'arrivée le week-end dernier des deux hommes. L'un sera affecté à l'ambassade d'Afghanistan à Berlin. L'autre au consulat général de Bonn. Peu de détails ont été fournis sur leur mission, si ce n'est qu'ils seront chargés de faciliter l'organisation des expulsions.

Les noms de ces deux émissaires talibans ont été communiqués à Berlin il y a quelques jours déjà. Évidemment, les autorités allemandes ont passé leurs profils au crible. Il s'agit d'ex-employés des services consulaires du précédent gouvernement afghan, renversé par les talibans en 2021.

Un durcissement de la politique migratoire

Berlin ne reconnaît pas le nouveau régime islamiste mais entretient avec les talibans "des contacts techniques". Ils ont permis, avec la médiation du Qatar, d'organiser l'expulsion des 81 délinquants vendredi. Les prochains rapatriements devraient bientôt suivre. 

Après le retour au pouvoir des talibans en 2021, l'Allemagne avait cessé les expulsions vers l'Afghanistan et fermé son ambassade. Mais en août 2024, le gouvernement du chancelier social-démocrate Olaf Scholz les avait reprises, affrétant un avion avec 28 délinquants afghans. 

Le conservateur Friedrich Merz, qui a pris la succession de Scholz en mai à la tête de l'Allemagne, a promis de continuer les expulsions, dans le cadre d'un durcissement général de la politique migratoire du pays. 

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.