Prisonniers basques : "Nous demandons l'application du droit classique puisqu'il n'y a plus de raisons d'exception"
Pour le sénateur des Pyrénées-Atlantiques (Nouvelle Aquitaine), Max Brisson, "les réseaux d'ETA ne fonctionnent plus dans les prisons et donc tout ce qui pouvait justifier des mesures dérogatoires dans les prisons françaises n'ont plus de raisons d'être".
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Le 9 décembre prochain, à Paris, "les artisans de la paix", mouvement issu de la société civile qui a permis de faciliter le désarmement d'ETA, ont lancé un appel à manifester pour faire évoluer le cas des prisonniers basques enfermés dans des prisons loin du Sud-Ouest.
Il n'y a plus de raison "d'imposer une sorte de double peine" aux prisonniers basque, "nous voulons un geste d'apaisement" de la part de l'État, a défendu sur franceinfo, samedi 2 décembre, le sénateur des Pyrénées-Atlantiques (Nouvelle Aquitaine), Max Brisson, qui fait partie des signataires pour appeler à la mobilisation le 9 décembre. Il assure que ce geste serait une "étape" suppleméntaire, "dans ce processus de réconciliation."
franceinfo : L'organisation séparatiste confirme dans un communiqué que le collectif des prisonniers agit indépendamment d'elle. Est-ce un pas supplémentaire vers une normalisation ?
Max Brisson : Bien entendu, c'est un pas supplémentaire, après la décision de l'ETA de renoncer à la violence puis de rendre les armes. C'est essentiel, car cela signifie que les réseaux d'ETA ne fonctionnent plus dans les prisons et donc tout ce qui pouvait justifier des mesures dérogatoires dans les prisons françaises où sont détenus 64 prisonniers n'ont plus de raisons d'être. Nous demandons que s'applique le droit commun, qui habituellement organise la situation des détenus dans les prisons françaises.
Il n'est pas question d'amnistie ?
Il n'est pas question d'amnistie. Nous demandons simplement que les prisonniers purgent leur peine dans les conditions habituelles de l'état de droit, dans une démocratie européenne avancée comme la France. Nous demandons l'application du droit classique puisqu'il n'y a plus de raisons d'exception, l'ETA n'est plus active dans les prisons. ETA vient de dire clairement que les prisonniers basques sont libérés de tout engagement vis-à-vis de l'organisation. Si on veut qu'il y ait une réconciliation, il faut regarder le passé en face et regardez toutes les souffrances, y compris celles des familles des victimes de l'ETA.
Vous demandez le rapprochement des détenus auprès de leurs familles, mais en Corse, cela n'a jamais été effectif...
Non ça n'a jamais été effectif. Les prisonniers sont à 700 ou 800 km de leur famille. On n'a plus de raisons aujourd'hui d'imposer une sorte de double peine, d'imposer aux familles des déplacements longs et couteux. Nous ne demandons pas de libération inconditionnelle ou d'amnistie mais nous demandons les libérations conditionnelles quand elles sont prévues par la loi, les remises de peine comme elles sont prévues par la loi, la libération de prisonniers malades... Ce serait un geste qui enverrait un message très fort ici. Nous sommes dans une démarche d'apaisement de vivre ensemble et de réconciliation.
Il y a eu plus de 850 morts, pensez-vous que la réconciliation est évidente ?
On peut regarder le passé en face. Le Pays basque y est prêt car il a maintenant une certaine maturité politique et en particulier, le Pays basque de France, nous avons réussi à déplacer nos clivages, au service de la société et des enfants du Pays basque, même si, par ailleurs, nous avons nos oppositions. Mais, si c'est pour sortir une société de la violence, il faut avoir la capacité de sortir de ces clivages et c'est ce que nous faisons au Pays basque français et c'est le sens de la marche du 9 décembre, dans les rues de Paris avec une 'réinterpellation' auprès des plus hautes autorités de l'État et du président de la République pour qu'il saisisse cette occasion. Nous militons pour obtenir un geste d'apaisement vis-à-vis des prisonniers par l'application du droit commun et ce serait une étape commune dans ce processus de réconciliation.
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