Espagne : le parti Podemos divisé par une guerre des chefs
Le parti politique espagnol Podemos tient son congrès samedi et dimanche. La formation, issue du mouvement des indignés, est divisée par ses deux anciens leaders, désormais rivaux.
Podemos, le parti de la gauche radicale espagnole, doit décider samedi 11 et dimanche 12 février de sa stratégie et de son chef. La formation, issue du mouvement des indignés, tient en effet son congrès. Les militants sont appelés à voter pour une motion et pour un secrétaire général.
Mais deux courants s’opposent très clairement, et même avec virulence : l’un emmené par le leader actuel, Pablo Iglesias, l’autre, conduit par le numéro deux, Inigo Errejon.
La conséquence des échecs électoraux
Podemos est un jeune parti politique, né il y a à peine trois ans, et qui a eu d’importants succès électoraux mais qui n’est pas parvenu à prendre le pouvoir après les élections générales en juin dernier. Il est arrivée troisième aux élections. La formation est donc dans l’opposition à Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol de droite.
Podemos a perdu son pari de prendre le pouvoir du premier coup, comme c’était son objectif. Mais il a aussi perdu son second objectif, à savoir doubler son rival à gauche, le Parti socialiste, le PSOE.
Ce jeune parti n’a donc pas encore digéré la frustration de ces résultats électoraux. Deux courants analysent différemment les causes de cet échec et la stratégie à suivre pour conquérir le pouvoir.
Deux courants et deux personnalités médiatiques
Ces deux courants sont incarnés par deux personnalités très médiatiques, qui se connaissent très bien, et qui étaient même, au départ, des amis. Pablo Iglesias et Inigo Errejon sont amis depuis 15 ans. Ils se sont connus à l'université, ils étudiaient les sciences politiques ensemble, ils ont milité ensemble, fait leurs recherches académiques ensemble, et finalement lancé ce parti ensemble.
Mais dès les élections générales, ils ont commencé à diverger sur la stratégie. Pablo Iglesias a fait l’union à gauche avec le parti néocommuniste Izquierda Unida. Inigo Errejon n’y était pas favorable, il préférait continuer sur une ligne de discours transversale, c'est-à-dire ni gauche ni droite, les petits contre la caste. Puis, après les élections, Inigo Errejon était favorable à soutenir une alliance des socialistes et du centre pour chasser Mariano Rajoy, mais son camarade était en désaccord avec cette position.
Au cours des dernières semaines, les attaques de l’un contre l’autre se sont multipliées, en public, sur Twitter, dans les médias, jusqu’à provoquer le ras-le-bol d’une bonne partie des militants.
Le choix entre les mains des militants
Au cours de ce congrès de Podemos, les militants vont donc devoir choisir. Ils doivent d’une part voter des motions sur la stratégie. Le courant de Pablo Iglesias défend une ligne de militants activistes, clairement à gauche, alors que Inigo Errejon défend une stratégie plus institutionnelle. Il souhaite démontrer que Podemos est capable de gouverner, quitte à le faire avec le Parti socialiste.
Par ailleurs, les militants doivent voter pour un secrétaire général. Pablo Iglesias est candidat à sa succession. Très médiatique, très charismatique, il sera très probablement reconduit, car il n’a pas d’adversaire de sa taille. Mais il a déjà dit que s’il perdait le vote sur le texte, il n’assumerait pas le programme d’un autre et il démissionnerait de ses fonctions. Tout est donc en jeu pour Podemos : son chef, sa stratégie, mais aussi son unité. Car dès la fin du congrès, il faudra recomposer un parti divisé par les querelles au sommet.
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