Crise des migrants : encourager la fuite est une erreur, selon Ephrem Azar
Frère dominicain exilé en France depuis 25 ans, Ephrem Azar revient d’un voyage en Irak, son pays d’origine. Il nous livre son analyse de la situation sur place et des réponses, inadéquates selon lui, de l’Occident face à la crise des migrants.
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"Ce que l’Occident propose aujourd’hui est complètement stupide et naïf. Il ne faut pas entrer dans la pitié dangereuse et dans la sensiblerie des gens. C’est vrai, le peuple français est très généreux, j’en suis témoin, et les gens vont ouvrir leurs portes. Mais est-ce une solution ? "
"Il faut avoir du discernement et comprendre les causes de cette crise, notamment en Syrie et en Irak. Sur place, nous avons en face de nous Daech et d’autres islamistes qui vont dire : ‘Puisque l’Occident chrétien vous accueille, allez-y. Ils vous ouvrent les bras, allez-y… et ce pays n’est plus le vôtre. Il y a aussi un appauvrissement total de ce pays, parce que ceux qui partent, ce ne sont pas seulement malportants et les pauvres, c’est aussi toute la richesse intellectuelle, sociale, qui avait beaucoup de talent et de qualifications ".
"Favoriser la dignité" dans les centres d'accueil de la région
Mais alors, comment éviter le départ massif vers l’Occident de milliers de personnes qui sur place vivent l’horreur et la guerre, sans perspective d’avenir ?... Selon Ephrem Azar, il faut d’abord commencer par "favoriser la dignité " là où c’est possible, notamment dans les camps en Jordanie et au Liban voisins, et en Irak. "Il faut créer des écoles, des dispensaires, un orphelinat et des emplois sur place ", explique-t-il.
C’est un des objectifs de l’association Entre deux rives, La passerelle France-Orient , association de dialogue interculturel et interreligieux, dont il est le président. "On est en train de travailler pour construire une école, un orphelinat et un dispensaire au Kurdistan " qui accueille les réfugiés. C’est un moyen d’encourager les populations à rester sur place.
Ceux qui ont créé ce chaos, que ce soient les Américains et les Européens, doivent "remanier leur politique aujourd’hui sur le terrain", estime Ephrem Azar. Car cette crise profonde n’est pas nouvelle, souligne l’historien des religions. "Elle remonte à 1979, avec l’échec des idéologies ".
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