Une ONG britannique dénonce le travail forcé de marins nord-coréens sur des navires chinois
"Certains ont été contraints de naviguer pendant près d'une décennie", écrit la Fondation pour la justice environnementale.
La Corée du Nord recourt de manière généralisée au travail forcé de ses citoyens sur des navires chinois, accuse une ONG britannique dans un rapport publié lundi 24 février. La fondation pour la justice environnementale (EFJ), basée à Londres, a enquêté sur les conditions des marins nord-coréens sur des navires chinois, concluant que certains sont forcés de naviguer pendant près de dix ans sans poser pied à terre, subissant parfois des violences physiques et verbales.
"Certains Nord-Coréens à bord ont été contraints de naviguer pendant près d'une décennie, parfois sans jamais mettre les pieds à terre", est-il rapporté dans l'enquête, qui s'appuie notamment sur des témoignages de membres d'équipage indonésiens et philippins qui ont navigué à bord de navires chinois, dans l'océan Indien entre 2019 et 2024. "Chaque fois que nous les avons vus, [les Nord-Coréens] avaient l'air très stressés", assure un membre d'équipage indonésien. "Il s'agirait d'un travail forcé d'une ampleur qui dépasse largement ce que l'on observe dans l'industrie mondiale de la pêche, où il y a déjà de nombreux abus", conclut le document.
Des marchés internationaux achalandés
L'ONG accuse les navires transportant les marins nord-coréens d'être impliqués dans l'aileronnage de requins et la capture de dauphins. Le rapport indique également que les navires employant de la main-d'œuvre nord-coréenne pourraient avoir fourni les marchés européens, britanniques, japonais, sud-coréens et de Taïwan. "Le poisson pêché par cette main-d'oeuvre illégale approvisionne les marchés du monde entier", a dénoncé Steve Trent, fondateur de l'EFJ, dans un communiqué. "La Chine a sa lourde part de responsabilité, mais lorsque des produits issus d'esclavage moderne se retrouvent dans nos assiettes, il est clair que les Etats et les régulateurs doivent aussi jouer leur rôle."
Pyongyang, détenteur de l'arme nucléaire, a institutionnalisé de longue date le travail de ses ressortissants à l'étranger, notamment dans les pays voisins comme la Chine et la Russie. Le pays retient ensuite jusqu'à 90% des salaires de ses travailleurs à l'étranger, selon un rapport publié l'an dernier par le département d'Etat américain.
Pour éviter que cet argent ne serve à financer les programmes nucléaires et balistiques de Pyongyang, une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies de 2017, soutenue par la Chine, exige que les travailleurs nord-coréens à l'étranger soient expulsés. Mais des experts accusent Pékin et Moscou de violer cette résolution, et le département d'Etat nord-américain estimait en 2024 qu'entre 20 000 et 100 000 Nord-Coréens travaillaient encore en Chine, principalement dans des restaurants et des usines.
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