A Hong Kong, les travailleurs pauvres préfèrent dormir dans la rue
A cause du prix élevé des loyers, de nombreux travailleurs pauvres de Hong Kong n'ont plus de domicile fixe. Même des appartements insalubres et minuscules deviennent inabordables. Ces employés en viennent à préférer dormir dans la rue ou dans des fast-foods, à côté des plus riches.
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Une bâche en plastique, une couverture, un sac de couchage: de nombreux abris de bric et de broc se multiplient dans les rues de Hong Kong, ancienne colonie britannique revenue dans le giron de la Chine en 1997.
Dans cette ville de sept millions d'habitants, le nombre de sans domicile fixe a considérablement augmenté. D'après des études réalisées par des ONG et des universités de Hong Kong, le nombre de sans-abri était de 1.600 en 2015, en hausse de 14% depuis les enquêtes de 2013.
Le pure player Hong Kong Free Press pointe que le fossé entre riches et pauvres se fait de plus en plus saisissant. La présence des sans-abri «marque un ironique contraste à côté des hauts buildings résidentiels», note ainsi le média qui a pris en photo ces situations. Sur ces tweets, des SDF s'endorment alors que des passants, indifférents, traversent devant eux:
Hong Kong’s working homeless: High rents push working people onto the streets https://t.co/XVuJYYCvu5 @varsitycuhk pic.twitter.com/4BkxyNSDEO
— Hong Kong Free Press (@HongKongFP) April 9, 2016
Un travail mais pas de logement
Le comble, c'est que la plupart de ces sans-abri travaillent. Un rapport d'universités locales et d'organisations communautaires, cité par Hong Kong Free Press, note que 35% d'entre eux ont un travail et plus de la moitié avouait dormir dans la rue faute de pouvoir payer un loyer.
Ces salariés mal payés choisissent de dormir dehors pour éviter des appartements découpés en unités minuscules, appelées «cabines». A l'image d'Ah-Po, interviewé par l'AFP dans cette vidéo:
Les logements insalubres se louent pourtant à prix d'or. Ces dernières années, l'immobilier a explosé et il n'est pas rare qu'une pièce de neuf mètres carrés coûte plusieurs milliers de dollars de Hong Kong mensuels. L'AFP a visité des cabines de 2,6 mètres carrés, à peine de quoi installer un lit, mais qui peuvent aller chercher jusqu'à 2.000 dollars de Hong Kong, soit 225 euros par mois. Cuisine et salles d'eau à la propreté douteuse sont souvent partagées par plusieurs locataires.
Le parc peut dans ce cas être envisagé comme une solution plus agréable et enlève au moins cette pression financière. «S'ils payent un loyer, (le logement) est petit, chaud, humide, il y a plein d'insectes (...). S'ils vont au parc ou sous une bretelle d'autoroute, il y a du bruit mais ils peuvent dormir», dit Wong Hung, professeur à l'Université de Hong Kong.
Le problème s'est aggravé depuis quelques années, les salaires n'ayant pas suivi la hausse des loyers, ajoute-t-il. «C'est très dur pour les travailleurs pauvres de survivre avec le salaire minimum», a-t-il déclaré à Hong Kong Free Press.
De plus, il existe très peu de logements sociaux et les listes d'attente pour y séjourner sont longues.
Des «Mac réfugiés»
Les établissements de restauration rapide ouverts 24 heures sur 24 et climatisés peuvent aussi servir de refuge.
Le sort de ces «Mac réfugiés» a été mis en lumière en 2015 lorsque le corps sans vie d'une femme avait été découvert dans un McDonald's. Elle était restée attablée pendant des heures sans que personne ne signale son décès.
Pour Ko Wing-kam, retraité de 62 ans, le fast-food est sa maison. Il y dort régulièrement pour éviter de retourner dans la pièce qu'il partage avec neuf inconnus: «Je ne suis pas heureux, mais je ne peux rien faire.»
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