Sommet de l’Amazonie : la forêt menacée par l'agriculture intensive du Brésil
Les huit pays d'Amazonie sont réunis à partir de mardi au Brésil pour sauver la plus grande forêt tropicale du monde. L'Amazonie est notamment défigurée par le secteur agricole brésilien.
Le sommet qui réunit les pays d'Amazonie débute mardi 8 août dans la ville de Belém, dans le nord du Brésil, avec des enjeux qui transcendent la région, dans l'espoir de trouver des solutions concrètes contre le réchauffement climatique. Le président de gauche du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, reçoit ses homologues de la Bolivie, de la Colombie, du Guyana, du Pérou et du Venezuela, tandis que l'Equateur et le Suriname sont représentés par des ministres. La forêt amazonienne est menacée, en partie par l'orpaillage mais aussi par l'agriculture intensive qui pèse lourd dans l'économie du Brésil.
>> Les huit pays d'Amazonie au chevet de la plus grande forêt tropicale du monde
Le Brésil est un géant agricole au niveau mondial. C'est le troisième exportateur de produits agricoles. Il produit notamment 30% du soja mondial et en est le premier exportateur, principalement vers la Chine et l'Union européenne. Il s'agit surtout de tourteau de soja qui est la principale protéine donnée aux animaux d'élevage. Le Brésil est premier aussi sur le sucre, le café, le jus d'orange et la viande. Le secteur agricole est le premier poste d'exportation de marchandises du Brésil. Il représente 44% de ses exportations, 111 milliards de dollars soit 8% du PIB du Brésil.
Le pays a commencé sa mutation dans les années 1970-1980, la recherche agricole a permis la plantation de soja adapté au climat et puis, sur le plan économique, l'agriculture a été dérégulée pour devenir très "libérale" avec moins de contraintes et de normes. Les OGM et les pesticides ont par exemple été largement autorisés. Certaines exploitations sont énormes avec des cultures uniques dédiées à l'exportation. Le niveau faible du réal, la monnaie brésilienne, a considérablement dopé les exportations. Enfin, le climat, dans certaines parties du pays, reste doux toute l'année et permet d'avoir deux récoltes par an. En Amazonie, depuis les années 1980, la production annuelle de soja dans la région est passée de 1,7 à 40 millions de tonnes et le troupeau bovin, de 15 à 86 millions de bêtes.
Après l'Amazonie, le Cerrado est touché par la déforestation
Cette expansion s'est faite au détriment de l'Amazonie. Près de 65 millions d'hectares d'écosystèmes naturels ont été convertis en pâturages ou en terres cultivables, c'est plus que la superficie de la France. Environ 60% des terres déboisées en Amazonie brésilienne sont des pâturages, la production de bétail étant le principal moteur de la déforestation. Cela s'est longtemps fait sur le modèle de la déforestation : on coupe les arbres, on installe des troupeaux et quand les terres sont devenues trop pauvres, on coupe ailleurs. Il y a aujourd'hui une autre région touchée, le Cerrado, une savane tropicale très riche devenue le lieu de prédilection de l’élevage, occupant 60 millions d’hectares et abritant un cheptel d’environ 75 millions de têtes.
Pour limiter les dégâts, il y a quelques mesures. Depuis 2006, il existe un moratoire qui interdit le commerce du soja issu des zones déboisées en Amazonie donc, en théorie, les agriculteurs ne peuvent pas couper des arbres pour planter du soja. En 2017, l'ONG Greenpeace constatait une baisse de 86 % de la déforestation due à la production de soja dans les régions couvertes par ce moratoire.
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