La Russie et la Biélorussie organisent des exercices militaires sous l'œil inquiet de l'Occident

Ces manœuvres nommées Zapad sont organisées tous les quatre ans, mais le contexte est très différent depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. La Pologne a introduit plusieurs mesures de sécurité à ses frontières.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des troupes pendant la précédente édition des exercices militaires conjoints entre la Russie et la Biélorussie, le 14 septembre 2021 dans la région biélorusse de Brest (Biélorussie). (STRINGER / ANADOLU AGENCY / AFP)
Des troupes pendant la précédente édition des exercices militaires conjoints entre la Russie et la Biélorussie, le 14 septembre 2021 dans la région biélorusse de Brest (Biélorussie). (STRINGER / ANADOLU AGENCY / AFP)

La Russie et la Biélorussie doivent entamer de grands exercices militaires conjoints, vendredi 12 septembre, à l'est de la capitale Minsk. Ces manœuvres se dérouleront jusqu'à mardi, alors que l'armée russe progresse sur le front ukrainien et intensifie ses attaques aériennes sur les villes du pays voisin. La Pologne, la Lituanie et la Lettonie, pays membres de l'Otan et voisins de la Biélorussie, voient d'un très mauvais œil l'organisation de ces exercices si près de leurs frontières. Toutes trois ont renforcé leur sécurité et restreint le trafic aérien dans certaines zones.

Les exercices Zapad – "ouest" en russe – sont habituellement organisés tous les quatre ans. En 2021, ils avaient mobilisé environ 200 000 soldats russes, quelques mois avant le lancement de leur assaut en Ukraine. Cette fois, l'ampleur des exercices devrait être bien plus réduite, des centaines de milliers de soldats russes étant déployés en Ukraine. La Biélorussie avait affirmé en janvier que 13 000 soldats participeraient aux exercices, mais a annoncé en mai que ce nombre serait réduit de moitié. Cet exercice poursuit des objectifs "défensifs", insiste un communiqué du ministère de la Défense.

La Pologne ferme sa frontière

Ce n'est pas l'analyse du Premier ministre polonais Donald Tusk. Selon lui, les manœuvres visent à simuler l'occupation du corridor de Suwalki, qui s'étend le long de la frontière entre la Pologne et la Lituanie avec l'enclave russe de Kaliningrad à l'ouest et la Biélorussie à l'Est. Ce corridor est souvent considéré comme un point faible de l'Otan qui pourrait être la première cible d'une hypothétique attaque russe.

Cette crainte est une "absurdité totale", a balayé le président biélorusse Alexandre Loukachenko. Son pays tente de concilier sa grande proximité avec la Russie, dont il est très dépendant, avec une volonté d'améliorer son image auprès des pays occidentaux. Le ministre biélorusse de la Défense a récemment affirmé à un média d'Etat que les exercices Zapad avaient été éloignés des frontières de la Pologne et de l'Ukraine pour "réduire les tensions".

Outre l'introduction de restrictions aériennes, la Pologne a demandé la fermeture complète de sa frontière avec la Biélorussie pendant les manœuvres. Moscou lui a répondu de "reconsidérer la décision prise [la fermeture de la frontière] dans les plus brefs délais", dénonçant des "mesures de confrontation" et une "politique d'escalade des tensions". L'intrusion d'une vingtaine de drones dans la nuit de mardi à mercredi dans l'espace aérien polonais, jugée délibérée par Varsovie et ses alliés mais récusée par Moscou, a suscité une vive émotion en Pologne et été qualifiée de provocation par les pays occidentaux.

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