Taïwan exécute un condamné à mort pour la première fois depuis cinq ans

L'ONG Amnesty International a déploré "un recul considérable pour les droits de l'homme".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation pour l'abolition de la peine de mort, à Taipei (Taïwan), le 3 décembre 2024. (I-HWA CHENG / AFP)
Une manifestation pour l'abolition de la peine de mort, à Taipei (Taïwan), le 3 décembre 2024. (I-HWA CHENG / AFP)

Un "énorme recul" pour les droits humains. Taïwan a procédé jeudi 16 janvier à sa première exécution en près de cinq ans, suscitant les critiques des groupes de défense des droits de l'homme. Huang Lin-kai, 32 ans, qui a été reconnu coupable d'avoir étranglé à mort son ex-petite amie et la mère de celle-ci en 2017, a été exécuté par un peloton d'exécution en fin de journée.

L'île a procédé à 36 exécutions depuis la levée d'un moratoire sur la peine capitale en 2010. Cette exécution était la première depuis l'investiture du président Lai Ching-te, entré en fonction en mai 2024. En septembre, la Cour constitutionnelle a statué que la peine capitale devait être "limitée à des circonstances spéciales et exceptionnelles". Autrefois une dictature, Taïwan est devenue l'une des démocraties les plus progressistes d'Asie, mais selon les sondages, la plupart des Taïwanais soutiennent la peine de mort.

L'UE condamne cette exécution

Pour E-ling Chiu, le directeur d'Amnesty International à Taïwan, l'exécution est un "développement cruel et choquant". "Le ministre de la Justice de Taïwan, d'un simple trait de plume, a réduit à néant plusieurs années de progrès laborieux vers l'abolition de la peine de mort. Il s'agit d'un recul considérable pour les droits de l'homme à Taïwan", a-t-il déclaré.

L'Union européenne a condamné le crime commis par Huang Lin-kai "dans les termes les plus forts", mais a insisté sur son opposition à la peine capitale "en toutes circonstances". "L'UE demande donc à Taïwan d'appliquer et de maintenir un moratoire de facto et de mener une politique cohérente en vue de l'abolition totale de la peine de mort à Taïwan", précise un communiqué.

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