Birmanie : 6 700 Rohingyas ont été tués entre fin août et fin septembre lors d'une opération de l'armée, selon MSF
Cette estimation a été réalisée par Médecins sans frontières, pour qui le nombre de décès est "vraisemblablement" sous-évalué. L'ONU n'a jamais publié de chiffres sur le nombre de Rohingyas morts au cours de la répression menée par l'armée birmane.
Au moins 6 700 Rohingyas ont été tués entre fin août et fin septembre au cours d'une opération de l'armée birmane, selon une estimation publiée par Médecins sans frontières (MSF), jeudi 14 décembre. Ces chiffres ne couvrent que le premier mois de violences et l'ONG estime que le bilan réel pourrait être encore plus lourd. Jusqu'ici, les Nations unies n'ont jamais publié de chiffres sur le nombre de tués.
"Les études montrent qu'au moins 71,7% des décès sont dus à la violence, y compris parmi les enfants de moins de 5 ans. Cela représente au moins 6 700 personnes, dont 730 enfants", écrit MSF, qui a interrogé plus de 11 000 réfugiés au Bangladesh pour parvenir à cette estimation. Pour Sidney Wong, directeur médical chez MSF, "le nombre de décès est vraisemblablement sous-estimé" car "l'ampleur et la nature des violences mises au jour sont effroyables". Il évoque le cas de familles entières enfermées dans leurs maisons ensuite incendiées.
Quelque 640 000 réfugiés au Bangladesh
Selon les milliers d'entretiens menés par MSF pour tenter d'évaluer l'ampleur du drame, 69% des victimes ont été tuées par balles, 9% ont succombé à des brûlures mortelles et 5% à des tabassages. Les violences ont poussé environ 640 000 Rohingyas à fuir au Bangladesh voisin, soit plus de la moitié de cette communauté musulmane vivant principalement dans l'Etat de Rakhine, dans l'ouest de la Birmanie.
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a déclaré début décembre qu'il existait des "éléments de génocide" contre les Rohingyas en Birmanie et a réclamé l'ouverture d'une enquête internationale. En août, des attaques rebelles contre des postes de police avaient déclenché la répression de l'armée. Celle-ci est accusée d'incendier des villages et de s'en prendre aux civils.
L'armée birmane nie avoir tué des civils
Les chiffres de MSF contredisent en tout point l'armée birmane. Cette dernière assure ne pas avoir "commis de violences sexuelles ni tué de civils", dans un rapport fondé sur plus de 2 800 témoignages de villageois musulmans, recueillis dans des conditions d'indépendance non vérifiées. L'armée a seulement confirmé avoir tiré sur une foule de Rohingyas qui attaquaient des militaires, affirmant avoir agi en état de légitime défense.
Les violences dans l'Etat de Rakhine ont en effet débuté par des attaques de postes de police par la rébellion de l'Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (Arsa), qui dénonce les mauvais traitements subis par cette minorité. En Birmanie, les Rohingyas n'ont pas de papiers d'identité, ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation. Ils représentent la plus grande population apatride du monde depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, sous le régime militaire.
À regarder
-
Victor Wembanyama : il revient encore plus fort
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter