Le procès de Bo Xilai est-il "réglé comme du papier à musique" ?
L'homme politique chinois nie avoir reçu des pots-de-vin. Le Parti communiste joue son image dans ce procès millimétré, qui s'est ouvert jeudi à Jinan, dans l'est de la Chine.
"Le prince rouge" déchu. Bo Xilai comparaît, jeudi 22 août, devant le tribunal populaire de Jinan, dans l'est de la Chine. L'ex-ponte du Parti communiste chinois (PCC) est jugé pour "abus de pouvoir", "corruption" et "détournement de fonds". Mais un expert cité par Le Figaro évoque un "procès politique". Une charge que les autorités chinoises ont bien l'intention de taire au cours de ce procès millimétré.
Le correspondant de Libération à Pékin explique qu'en "Chine populaire, les purges politiques ont toujours été réglées comme du papier à musique". Bo Xilai, ancien chef du PCC de Chongqing, est accusé d'avoir touché 2,5 millions d'euros de pots-de-vin. Mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg : cet ancien homme fort du régime rêvait d'accéder au saint des saints, le comité permanent du PCC. Une ambition dangereuse. Il encourt aujourd'hui la peine de mort.
Les médias étrangers tenus à l'écart de la salle d'audience
Pour la presse chinoise, le Quotidien du peuple en tête, ce procès "démontre l'adhésion du Parti au principe de l'Etat de droit". Les médias étrangers, eux, se sont vus refuser l'accès à la salle d'audience – "par manque de place", rapporte le journaliste du Figaro. Le compte-rendu des débats, auxquels participent 110 personnes choisies par le tribunal, n'est donc accessible que par des messages diffusés par la cour pénale, selon l'AFP.
En Chine, les tribunaux populaires comme celui de Jinan sont directement sous la coupe des autorités communistes. "Tout le monde sait que ce procès ne porte pas sur la corruption, mais sur une lutte de pouvoir. Il s'agit d'un procès politique où tout est décidé à l'avance. Il y a déjà un accord entre les Sept sur le verdict", explique Zhou Xiozsheng. Les Sept, ce sont les membres du comité permanent du PCC, au sommet de la pyramide du pouvoir chinois.
Des accusations "grotesques"
Cela n'empêche pas Bo Xilai de se défendre, en traitant de "menteur" un de ses accusateurs. Il remet également en cause les déclarations "grotesques" de sa femme, selon laquelle il aurait rempli de dizaines de milliers de dollars un des coffres-forts que partageait le couple.
La chute de Bo Xilai a été accélérée par les révélations du chef de la police de la ville, qui l'accusait de corruption. Sa femme a aussi été déclarée coupable du meurtre d'un Britannique qui jouait le rôle d'intermédiaire pour ses investissements en Occident.
A l'extérieur du tribunal, des partisans de Bo Xilai encadrés par "de très nombreux policiers en uniforme", selon l'AFP, clament leur attachement à cette figure déchue du pouvoir chinois. Fils d'un haut dirigeant communiste, il avait soutenu l'essor de Chongqing, une ville de 33 millions d'habitants devenue centre économique. Et pour en arriver là, il a fait tomber des têtes. "Même ses alliés avaient peur de lui", conclut un sinologue américain interrogé par Libération.
À regarder
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter