Boeing disparu : comment peut-on perdre la trace d'un avion en plein vol ?
Après la disparition inexpliquée du vol MH370 de Malaysia Airlines, francetv info a posé la question à un contrôleur aérien.
Après plus de 48 heures de recherches, ni les autorités malaisiennes, ni Malaysia Airlines ne sont en mesure de dire où est passé le vol MH370 qui devait relier Kuala Lampur à Pékin, dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 mars. Le Boeing 777 et ses 239 passagers se sont comme volatilisés au large du Vietnam, une heure après le décollage. Comment est-ce possible ? Les réponses de Roger Rousseau, secrétaire national du Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA).
Francetv info : Comment peut-on perdre toute trace d'un avion ?
Roger Rousseau : Contrairement à ce que peut imaginer le grand public, tous les avions ne sont pas suivis minute par minute comme c'est le cas des vols en zone de trafic très dense, au-dessus de l'Europe et de l'Amérique du Nord par exemple. Dans ce cas, on les suit sur des écrans radar et dès qu'une étiquette [le nom d'un avion sur les écrans de surveillance] disparaît, une alerte est déclenchée.
En revanche, comme le rôle du contrôle aérien consiste à séparer les avions les uns des autres pour éviter toute collision, les appareils ne sont pas suivis en zone désertique, comme au-dessus des océans, où ce risque n'existe pas.
Comment sait-on où ils se trouvent ?
Au-dessus des océans, il n'y a plus de radars, les plus performants ayant une portée qui se limite à 400 ou 500 km. Concrètement, le dernier point de contrôle terrestre indique une route à l'avion, une vitesse de croisière et une hauteur de vol, ainsi que des points de contrôle où le pilote est censé contacter les contrôleurs par radio HF (haute fréquence).
Mais il peut y avoir entre 30 minutes et une heure entre deux points de contrôle. Or, un avion parcourt plusieurs centaines de kilomètres durant ce délai, donc il est très difficile ensuite de déterminer où il a disparu exactement. C'est également pour cela que l'on ignore si l'avion a fait demi-tour ou non. Si le pilote n'a pas prévenu, on ne peut pas le savoir.
Par ailleurs, certaines compagnies mettent en place des procédures pour suivre leurs appareils par satellite ou autre, mais cela coûte cher, n'est pas obligatoire et ne dépend pas du contrôle aérien.
Comment expliquer que l'on n'ait reçu aucun signal de détresse ?
D'abord, il n'est pas sûr qu'ils aient été déclenchés. Mais surtout, les balises de détresse sont des radios. Or, il se peut qu'elles aient été détruites avant même d'avoir pu émettre. C'est souvent le cas si l'appareil de disloque en plein vol.
De plus, elles fonctionnent en VHF (très haute fréquence) et non en HF, et n'ont donc qu'une portée de 200 à 250 km. Si aucun autre appareil, avion ou bateau, n'est là pour recevoir le signal, on ne peut pas le repérer.
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