Six mois de prison pour un viol à Stanford : énorme succès d'une pétition pour renvoyer le juge, accusé de laxisme
Six mois de prison, dont trois ferme. Cette sentence pour le viol d'une étudiante inconsciente par un autre élève de l'université Stanford fait scandale aux Etats-Unis, où les autorités s'alarment du fléau des agressions sexuelles sur les campus.
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Six mois de prison pour un viol, dont trois ferme : cette peine scandalise une partie des Etats-Unis, qui la juge trop légère. Plus d'un demi-million de personnes ont signé, mercredi 8 juin, une pétition en ligne pour demander le renvoi d'un juge californien accusé d'avoir été trop complaisant avec un étudiant de la prestigieuse université de Stanford (Californie), coupable de viol.
Le juge Aaron Persky, du tribunal supérieur de Santa Clara, en Californie, a condamné la semaine dernière un ancien étudiant de Stanford, Brock Turner, à six mois de prison pour avoir violé une jeune femme inconsciente en janvier 2015. Une peine largement décriée, et jugée par de nombreux Américains comme trop légère face à la gravité du crime.
"Il a aussi échoué à faire passer le message que les agressions sexuelles sont illégales"
Mercredi, une pétition sur le site Change.org a déjà récolté plus de 560 000 signatures. Elle dénonce notamment un "parti pris" du juge Persky, ancien athlète de Stanford comme Brock Turner. "Il a aussi échoué à faire passer le message que les agressions sexuelles sont illégales quels que soient votre statut social, votre race, genre, ou autre facteur", ajoute la pétition, démarrée par une infirmière de Miami, Maria Ruiz.
Le magistrat, réélu mardi à son poste sans avoir eu face à lui de rival, s'était justifié en estimant qu'une peine plus lourde aurait pu avoir "un impact profond" sur l'avenir du jeune homme, qui a fait preuve de "remords sincères". Cette décision a fait scandale sur les réseaux sociaux, d'autant que le père de la victime s'est désolé que son fils écope d'une peine si "dure" pour "20 minutes d'action sur une vie de 20 ans", ajoutant que son fils ne serait "jamais plus cette personne toujours joyeuse".
"J’avais envie d’enlever mon corps comme on enlève une veste"
Parallèlement, une lettre de la victime –dont l'identité reste protégée– lue au tribunal et adressée principalement à son agresseur, décrivant son calvaire physique et mental, a ému le grand public en Amérique et au-delà. Elle a notamment été relayée et traduite par BuzzFeed. "Tu as pris ma valeur, ma vie privée, mon énergie, mon temps, ma sécurité, mon intimité, ma confiance en moi, jusqu'à aujourd'hui," écrit-elle. "Je ne voulais plus de mon corps. Il me terrifiait, je n’avais aucune idée de ce qui était rentré dedans. (...) J’avais envie d’enlever mon corps comme on enlève une veste", poursuit la jeune femme, s'adressant à son agresseur.
Une professeure de droit de Stanford, Michele Dauber, a expliqué aux médias américains qu'elle doutait que le juge parvienne à terminer son nouveau mandat de six ans étant donné l'indignation suscitée par ce dossier.
D'après elle, une pétition manuscrite sera bientôt lancée pour recueillir les 70 000 signatures nécessaires pour appeler à voter une révocation du magistrat. "Sa décision est dangereuse et relève d'un mauvais jugement", a déclaré Michele Dauber au quotidien USA Today (article en anglais), ajoutant qu'il fallait remplacer le juge "par quelqu'un qui comprend les violences contre les femmes".
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