"Ça va être un désastre" : certains Argentins inquiets à trois jours de l'investiture de Javier Milei
L'investiture de l'anarcho-capitaliste Javier Milei a lieu dimanche en Argentine. Il avait annoncé la disparition de plusieurs ministères, la baisse des aides d'État... À Buenos Aires, une partie de la population ne sait pas à quoi s'attendre avec ce nouveau président.
Il a promis de tout réduire en miettes : les institutions, les dépenses publiques, la caste politique installée depuis trop longtemps en Argentine. L’anarcho-libertarien Javier Milei sera investi président dimanche 10 décembre. Cet électron libre, antisystème, qui préconise des coupes franches dans l’administration publique, ne jure que par la privatisation. Un choc ultralibéral s'annonce dans un pays en grande difficulté.
L'Argentine a plus de trois milliards de dollars à rembourser au FMI avant fin décembre et l'inflation atteint 143% sur un an. Javier Milei avait promis d’y mettre un terme rapidement mais il a fini par concéder après son élection qu’elle mettrait du temps à s’estomper.
La hausse des prix est justement dans toutes les conversations, et cette inflation est encore plus volatile, +20% ces derniers jours. "On a moins de légumes, ils sont hors de prix. Les fruits, n’en parlons pas, on ne peut plus en donner. Tout disparaît avec l’inflation", décrit Eli, qui cuisine depuis 10 ans dans une soupe populaire du quartier défavorisé de Barracas, au centre de Buenos Aires. "La vérité, c'est que parfois, on y arrive, parfois non. Il y a des jours où ça nous déchire le cœur de devoir dire qu'on n'a plus rien." Chaque jour, 250 personnes y viennent, y compris des travailleurs dont le salaire, raconte Graciela, permet tout juste de payer le loyer : "La situation était déjà critique mais on ne touchait pas le fond. Et maintenant, avec ce Milei ! Je ne sais pas ce qu’il va faire, parce que s’il augmente tout, qu’il supprime les aides... ils nous disent déjà que le ticket de bus va passer de 10 centimes à 1,50 euro, ça va être un désastre."
"Je ne sais pas si les gens ont pensé aux conséquences"
Tout le monde s’interroge ici sur les premières mesures du nouveau président. Va-t-il maintenir les aides de l'État ? Quelles seront les premières entreprises publiques à être privatisées ? Quel avenir pour les salariés de l’État dont Erika fait partie ? Elle est avocate dans un ministère que Javier Milei a tout simplement rayé de la carte, celui des Femmes. "Pour le moment, ce que l'on, sait, c'est que notre ministère n'existe plus, s'inquiète-t-elle. Nous sommes en contrat jusqu’à fin décembre mais certaines ont des emplois plus précaires. Je ne sais pas si les gens ont pensé aux conséquences. Faire disparaître des ministères, c’est ne pas se rendre compte que mon travail défend leurs droits."
Javier Milei mise sur huit portefeuilles ministériels, pas plus, avec l'Education, la Santé et la Famille regroupées au sein du "ministère du Capital humain". Un grand ménage est annoncé dans l’administration publique, une vague de licenciements que Javier Milei orchestre depuis son élection avec son nouvel allié, l’ancien président Mauricio Macri dont les méthodes sont restées bien ancrées dans la mémoire de Mailen Benitez, de l’association des travailleurs d’État. "Quand Mauricio Macri est devenu président, se rappelle-t-elle, on arrivait à l’entrée du ministère et quand on plaquait notre badge sur le portique de sécurité, certains d’entre nous étaient refoulés. C’est comme ça que tu apprenais que tu étais renvoyé et aujourd’hui, on a peur de revivre la même chose". En choisissant Milei, les Argentins ont parié sur l’austérité alors que 45% d’entre eux vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté.
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