Promesse d'Ennahda en Tunisie: ce qu'en pense l'un de ses partenaires «laïcs»
Vingt-et-un partis tunisiens ont signé un accord prévoyant la formation rapide d’un gouvernement d’indépendants. Résultat : les islamistes d’Ennadhda devraient quitter le gouvernement. S’agit-il d’une étape importante dans la résolution de la crise politique en Tunisie ? Le point de vue de Sami Razgallah, membre du bureau politique d’Ettakatol, un des deux partis «laïcs» au pouvoir avec Ennadhda.
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Ettakatol (parti social-démocrate affilié à l'Internationale socialiste) a depuis des mois appelé à la formation d'un gouvernement non partisan afin d'impulser un «choc positif» et de redonner confiance à l'intérieur et à l'extérieur de la Tunisie. A l'intérieur pour que tous les Tunisiens aient une confiance absolue dans la transparence des prochaines élections. A l'extérieur afin de redonner confiance à nos partenaires sur la tenue rapide d'élections et sur une reprise économique.
Ennahdha a eu 40 % des votes lors des dernières élections, qui étaient de l'avis de tous les observateurs, transparentes et démocratiques. En tant que démocrate, je ne demande pas leur départ, ils font partie du paysage politique tunisien pour de longues années encore. On doit œuvrer pour en faire un parti civil, car l'islam politique n'a aujourd'hui plus sa place dans le monde arabe ni du reste ailleurs.
Quelle est la position d’Ettakatol au jour d’aujourd’hui ? Votre formation participera-t-elle à un gouvernement de transition ? Et est-elle prête à participer à une nouvelle coalition avec Ennahda et le CPR (Congrès pour la République du président Moncef Marzouki)? Ou avec l’opposition ?
Ettakatol a appelé à un dialogue national depuis mars dernier, nous avons aussi appelé à un gouvernement d'union nationale bien avant les élections d’octobre 2011.
Notre rôle est d’être des modérateurs dans le schéma politique tunisien actuel. Notre participation au gouvernement ainsi que notre poids au sein de l'Assemblée nationale constituante ont permis à la Tunisie d'éviter le pire et de sombrer dans un scénario égyptien. Aucun parti politique ne pourra gouverner seul la Tunisie pour les 10 prochaines années, les coalitions seront nécessaires et inévitables. D’ailleurs, l'opposition en est consciente. Je suis confiant pour le reste du processus, et persuadé qu’après les prochaines élections, on aura finalement un gouvernement d'union nationale large incluant islamistes et opposition actuelle. Nous avons entre temps perdu beaucoup de temps et l'économie tunisienne en souffre.
Comment jugez-vous les deux ans de gouvernement de l’actuelle coalition ?
Il est un peu tôt pour tirer un bilan, je note des points positifs tel que la reprise franche du tourisme, et un renouement avec la croissance. Cependant, la crise politique, aggravée par les meurtres de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, a gelé les investissements et affaibli la confiance de nos amis étrangers. J’espère que le dialogue national aboutira sur ce que j'aime appeler «un choc positif», qui redonnera confiance aux Tunisiens, aux investisseurs étrangers et qui reboostera rapidement l'économie.
La Tunisie doit ensuite entrer dans un vaste chantier de changements structurels et sortir de la mauvaise gouvernance qui a sévi pendant les décennies de la dictature et dont nous payons le prix aujourd'hui.
Je suis confiant, car depuis des millénaires, notre pays a démontré qu'il a une place unique dans le monde arabe. Il saura encore une fois étonner le monde entier par sa réussite.
A lire: le blog de Laurent Ribadeau Dumas sur la Tunisie
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