En Tunisie, une semaine après le coup de force du président Saïed, le parti Ennahdha dans la tourmente
Les Tunisiens jugent le parti Ennahdha responsable du chaos sanitaire, de la catastrophe économique et de la corruption endémique qui minent le pays.
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Près d’une semaine après le coup de force du président Saïed en Tunisie, le parti islamo-conservateur Ennahdha est en pleine tourmente. Au centre du jeu politique depuis une dizaine d’années, le parti de Ghannouchi dénonce un coup d’Etat alors que le président a limogé le gouvernement et gelé les activités du Parlement. Ces décisions ont pourtant été saluées par les Tunisiens qui jugent le parti Ennahdha responsable du chaos sanitaire, de la catastrophe économique et de la corruption endémique qui minent le pays.
Le siège du parti Ennahdah à Tunis est gardé comme une forteresse. Mais après avoir appelé leurs partisans à protester contre le coup de force du président, les islamo-conservateurs calment le jeu. "Nos membres sont prêts à descendre dans les rues pour protéger la démocratie et la liberté, affirme Maha, responsable des adhésions, Mais le plus important est d'engager un dialogue afin de former un nouveau gouvernement solide."
Ennahdha a déçu les classes populaires
Il faut dire qu’Ennahdha, qui domine la vie politique depuis la révolution, ne semble plus avoir les moyens d’engager un bras de fer avec le président Saïed. Même dans ses bastions, comme Kram ouest, non loin de la Goulette il ne fait plus recette. Hedi le vendeur de pastèques de la rue principale et son ami ne mâchent pas leurs mots : "Ennahdha, c'est la merde. Ils nous on mis dans la misère. Ils ont trahi le peuple."
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Juste en face, sur un meuble de guinguois posé sur le trottoir, Cherifa vend "quelques bricoles" afin d’aider ses trois fils sans travail. "J’avoue que j’ai voté Ennahdha parce que je suis croyante, nous confie-telle, J’espérais que le chômage baisserait mais la situation n’a fait qu’empirer". Derrière son étal de pêches et d’amandes fraîches, Sissam approuve. "Nos jeunes sont perdus, déplore-t-il. Nous voulons que quelqu’un nous aide un peu et nous sauve, nous mettons tous nos espoirs dans le président actuel et nous avons un peu peur car s’il nous laisse tomber nous sommes foutus."
"La plupart des jeunes sont partis, car nos politiques ont volé et anéanti les richesses de notre pays."
Sissam, vendeur à Tunisà franceinfo
Cette colère, cette déception, il faudrait être sourd pour ne pas les entendre, reconnaît Nidhal Battini, militant d’Ennahdha et conseiller du parti. Mais il préfère parler des risques que court la démocratie. "Ce qui est grave, c'est de voir le Parlement encerclé par les militaires, estime-t-il, Donc, la priorité, c'est de calmer les esprits en Tunisie, de ne plus voir des militaires dans les rues et de revoir le Parlement ouvert. Il n'y a pas de démocratie sans Parlement qui fonctionne."
Et Nidhal Battini tient à mettre en garde : le président a soulevé de trop grandes attentes et ne pourra y répondre seul. "On risque de se retrouver dans un an avec une grande déception. Et c'est la vraie menace qui pèse sur la Tunisie depuis le 25 juillet 2021. Si les gens qui ont exprimé leur joie le 25 juillet sont déçus. Là, nous aurons du mal à sauver la Tunisie d'une grave crise." S'ils font aujourd’hui profil bas, les islamo-conservateurs savent que tôt ou tard le président aura besoin d’eux. Malgré leur perte de vitesse, ils constituent l’une des formations les plus implantées dans le pays.
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