Attentats du Bardo et de Sousse : après le verdict, le procès laisse des questions sans réponses
Plus de cinquante prévenus comparaissaient pour les attentats de 2015 en Tunisie, au musée du Bardo et sur la plage de Sousse. Sept ont été condamnés à la prison à vie.
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La soudaineté du verdict a surpris les avocats des victimes européennes. La justice tunisienne a condamné samedi 9 février sept accusés à la prison à vie dans les procès des attentats du Bardo et de Sousse en 2015, après une dizaine d'audiences réparties sur un an et demi. D'autres accusés ont été condamnés à des peines allant de 16 ans à 6 mois de prison, 27 accusés ont bénéficié d'un acquittement.
Aucune condamnation à mort n'a été prononcée alors que vendredi encore, c'est ce que redoutaient bon nombre d'avocats de la défense. Le procès n'a apporté que des réponses incomplètes sur les responsabilités. La majorité des audiences a porté sur des questions de forme plutôt que sur le fond. Vendredi, lors de la dernière journée du procès, la plupart des prévenus clamaient leur innocence. Leurs avocats évoquaient des aveux faits sous la torture.
25 personnes étaient poursuivies pour l'attentat du musée du Bardo, 26 pour celui de la plage de Sousse. Parmi ces hommes, jeunes pour la plupart, rares sont ceux qui ont plaidé coupable, et généralement pas pour les attentats eux-mêmes. C'est le cas d'un jeune tunisien qui a reconnu être passé par un camp d'entraînement de Daech en Libye, avec pour objectif de se rendre combattre en Syrie. "J'ai plaidé coupable pour mon client, explique son avocate Me Monia Bousselmi, dans le sens où il a été en Libye, qu'il voulait aller en Syrie, qu'il avait passé les frontières... Mais j'ai plaidé non coupable pour tout ce qui est homicide ou préparation des deux opérations. Il a refusé de faire des opérations de terrorisme en Tunisie."
De maigres pièces à conviction
L'un des rares prévenus à avoir reconnu sa participation à la préparation des attentats est Mahmoud Kechouri, un ouvrier de 33 ans. Il a dessiné des plans du musée du Bardo pour organiser l'attaque. C'était selon lui la première étape pour fragiliser l'Etat tunisien et, à terme, implanter un califat.
Très souvent, l'accusation apportait comme seule pièce à conviction le fait que ces jeunes avaient communiqué avec d'autres accusés via une messagerie cryptée. La justice a donc reconnu dans ses verdicts la légèreté de l'accusation pour bon nombre de prévenus.
Aucun témoignage éclairant
Un nom est revenu constamment lors du procès, celui de Chamseddine Sandi, considéré comme le cerveau des deux attentats, serait en fuite, selon les autorités tunisiennes, alors que des médias tunisiens affirment qu'il a été tué lors d'un raid américain en Libye.
Quel est le réseau derrière ces attaques ? On n'y voit pas beaucoup plus clair après le procès, par manque de preuves et parce que les prévenus n'ont pas livré de témoignage éclairant. Des liens existent entre les deux attentats mais les zones d'ombre persistent. L'un des avocats des victimes françaises dans l'attentat du Bardo, Gérard Chemla, estime que "le procès a été expédié dans des conditions invraisemblables". "Il ne nous a à aucun moment permis de comprendre la solidité de l'accusation, le mobile des personnes jugées et de façon réelle, qui avait fait quoi."
L'attentat au musée du Bardo, à Tunis, avait fait 22 morts, le 18 mars 2015. Le 26 juin 2015, 38 touristes – dont 30 Britanniques, des Irlandais, des Allemands et un Belge – avaient été tués dans un attentat contre un hôtel de Sousse.
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