Massacre d'écoliers au Cameroun : un opposant dénonce "la banalisation de la violence" dans la crise anglophone
L'attaque meurtrière d'une école par un commando, le 24 octobre 2020, s'est soldée par la mort d'au moins sept enfants de neuf à douze ans, pour la plupart abattus à bout portant dans leur classe de Kumba, au sud-ouest du Cameroun.
C'est par le biais des réseaux sociaux que l'opposant Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a exprimé son indignation et sa colère après le massacre de plusieurs écoliers, perpétré par des hommes armés non-identifiés dans une école de Kumba, dans la province anglophone du sud-ouest du Cameroun. Assigné à résidence depuis plus d'un mois dans la capitale Yaoundé, Maurice Kamto s'insurge contre "ces actes odieux, barbares et inacceptables" qui ont visé des enfants sans défense.
Non à la banalisation de la violence dans la crise anglophone. Ce qui s'est passé à Kumba et d'autres localités ne doit plus jamais se reproduire
Déclaration de l'opposant Maurice Kamto, président du MRC
Depuis le drame qui a frappé l'école de Kumba, la colère gronde dans la région, particulièrement au sein des familles qui ont perdu leurs enfants. Les autorités ont promis de renforcer la sécurité, mais les parents terrorisés ne veulent plus envoyer leurs enfants à l'école.
Je préfère garder mes enfants. Je vais leur dire de rester à la maison avec moi.
Un parent qui a perdu sa petite fille dans l'attaqueà la VOA
Dans cette région troublée du Cameroun anglophone, les écoles sont au cœur du conflit. Depuis trois ans, les enlèvements d'enfants et les agressions d'enseignants se sont multipliés et les destructions d'établissements scolaires sont courantes, rapporte l'AFP. L'école est utilisée comme une arme de guerre dans ce conflit, déplore l'ONG Human Rights Watch. En 2019, l'Unicef dénombrait quelque 855 000 enfants privés d'école en raison de l'insécurité.
Les séparatistes ne veulent pas que les enfants se rendent dans les écoles. Ils assimilent ces institutions au pouvoir central
Ilaria Allegrozzi, chercheuse de l'ONG Human Rights Watchà l'AFP
Dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, où les séparatistes opèrent, la panique s'est généralisée. Tout le monde a peur de vivre le même drame que celui de Kumba.
Accusées de passivité, les autorités de Yaoundé se défendent de ne pas assurer la protection des établissements scolaires. Elles ont même dénoncé le caractère "clandestin" du complexe scolaire touché par l'attaque du 24 octobre. "C'est la raison pour laquelle il n'a pu bénéficier des mêmes mesures de protection que d'autres établissements", explique le gouvernement camerounais.
Des explications balayées par l'opposant Maurice Kamto qui réclame la mise en place d'une commission d'enquête internationale sur ces atrocités. Il appelle le gouvernement à conclure avec les séparatistes un cessez-le-feu immédiat dans les régions anglophones. Pour lui, l'option militaire a montré ses limites. Il prône l'ouverture d'un dialogue entre les protagonistes de "cette guerre absurde", avec la facilitation des partenaires internationaux.
À regarder
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter