La langue amazighe (berbère) sera enseignée dans les écoles du Maroc
Après avoir longtemps coupé cette langue d'une frange importante de sa population, le royaume chérifien a décidé d'officialiser le berbère tant dans l'administration qu'à l'école.
Un geste fort. Les députés marocains ont voté, le 10 juin 2019 à l'unanimité, une loi qui généralise l’usage de la langue amazighe dans les administration et à l'école. Avec l'adoption de ce texte de loi, les Marocains pourront obtenir des actes de mariage, des cartes d'identité, des passeports et permis de conduire en amazigh. L'autre avancée majeure est la généralisation de l'enseignement de cette langue dans tous les cycles scolaires et sur tout le territoire marocain.
Dans le domaine judiciaire, il sera désormais possible d'utiliser le berbère pendant les procédures d'investigation et les plaidoiries. Les Marocains pourront aussi retrouver l'amazigh sur leurs billets de banque ou leurs pièces de monnaie. Selon un recensement datant de 2004, huit millions de personnes – un quart des Marocains – parlaient quotidiennement l'un des trois dialectes berbères du pays.
Le Maroc est le pays du Maghreb qui concentre la plus grande population berbère, estimée entre 15 et 20 millions de personnes, soit la moitié des Marocains. Ces populations vivent souvent dans les campagnes ou dans l'Atlas, et n'apprennent l'arabe qu'à l'école primaire (quand ils sont scolarisés).
L'adoption du projet de loi organique va permettre de 'rendre opérationnelle' l'officialisation de l'amazighe (...), de préserver cette langue et de protéger ce patrimoine culturel
Mohamed LaarajMinistre marocain de la Culture
La langue amazighe avait été reconnue en 2011 comme langue officielle, après des décennies de lutte des militants de la cause amazighe. Depuis cette date, une chaîne de la télévision publique marocaine, Tamazight TV, est consacrée à la promotion de la culture berbère.
L'une des conséquences les plus notables de cette officialisation a été l'apparition de l'alphabet tifinagh sur les bâtiments publics, en plus de l'arabe et du français. L'administration marocaine continue toutefois de refuser sporadiquement d'inscrire des prénoms berbères dans les registres de l'Etat civil.
D'ailleurs, les associations amazighes ne sont pas totalement satisfaites : "Cette loi reste vague, elle ne détermine pas comment l'amazigh doit être enseigné ou utilisé dans les médias", a souligné à l'AFP l'écrivain et militant amazigh Mohamed Assid. "Nous revendiquons un changement de conception pour une égalité entre les deux langues officielles. Or, ce n'est pas le cas, la discrimination continue avec cette loi", a-t-il regretté.
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