Seychelles: le «coco fesse», fruit défendu en danger
Aux Seychelles, le coco de mer, gigantesque noix de coco surnommée «coco fesse», est un symbole national. Convoité jusqu'en Europe et en Asie pour ses vertus curative et décorative, son braconnage sur l’île de Praslin inquiète les organisations de défense de l’environnement. En octobre 2014, une vingtaine de noix ont été dérobées dans la vallée de Mai, forêt classée au patrimoine de l’Unesco.
L’engouement pour le coco de mer perdure depuis plusieurs siècles. Ce fruit d'une vingtaine de kilos, introuvable hors des îles seychelloises Praslin et Curieuse, se négocie au prix de 450 dollars le kilo sur les marchés. Mais avec quelque 17.000 arbres recensés à Praslin et 10.000 autres à Curieuse, l'espèce est désormais menacée bien qu'inscrite depuis 2011 sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Pour tenter d'enrayer le braconnage et surveiller les 19 hectares de forêt tropicale où se nichent les «cocos fesse», la Fondation des îles Seychelles (SIF), qui gère la vallée du Mai, a augmenté ces dernières années le nombre de gardiens. Mais le terrain accidenté et l'absence de clôtures compliquent leur tâche. «Avant on pouvait voir près de 75 cocos sur un arbre, maintenant il y en a juste 25», déplore Victorin Laboudallon, membre du conseil de la SIF. Car, explique-t-il, «les arbres ne donnent pas autant de fruits qu'avant car quand on coupe un coco, cela l'affecte, et il ne produit plus autant.»
Le mode opératoire des braconniers est toujours le même: ils se fraient un chemin dans la forêt tropicale et montagneuse de l'île de Praslin, coupent le coco de mer et repartent sans laisser de trace, hormis une cicatrice qui longtemps défigure le palmier amputé. A l’origine, le fruit géant dérivait en mer ou s’échouait sur les plages de l’Océan indien. Les marins qui l'ont baptisé coco de mer ont longtemps supposé qu’il provenait d’arbres enracinés dans la mer.
Peu ou pas utilisé en gastronomie car difficile à découper une fois arrivé à maturité, le fruit moins sucré que la noix de coco classique, a connu après l’indépendance des Seychelles en 1976 et «le développement de l’industrie du tourisme» un regain d’intérêt, souligne M.Laboudallon.
Les défenseurs du fruit géant voient d’un mauvais œil l’organisation récemment, par le ministère de la Culture, d’un festival culinaire proposant une dégustation de desserts (glaces, mousses et flans) à base de coco de mer. Le ministère de l'Environnement assure néanmoins qu'une nouvelle loi est en préparation afin de régir sa consommation. Mais le fruit est également utilisé en décoration.
En 2008, deux «cocos fesse» avaient atteint les prix de 6.000 et 11.000 euros lors d'enchères chez Christie's à Paris. Et pour leur lune de miel aux Seychelles, Kate Midleton et le prince William s'étaient vus offrir le célèbre fruit en cadeau.
Le coco de mer, prisé ausi pour ses effets soi-disant aphrodiaques, subira-t-il le même sort que le dodo? Un oiseau de la taille d'un dindon, emblématique de l'île Maurice et dont l'espèce s'est éteinte il y a 400 ans.
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