"Si je vais là-bas, on peut m'emprisonner" : au Sénégal, certains opposants renoncent à manifester contre le président Macky Sall
Alors qu'un appel à manifester a été lancé à Dakar ce vendredi, de nombreux opposants craignent d'exprimer leur colère dans la rue.
Une manifestation pour dire non à un président qui ne veut pas céder sa place. Au Sénégal, des partis d’opposition appellent à un rassemblement, vendredi 9 février, contre le président Macky Sall. Le chef de l’Etat a vu son mandat prolongé de 10 mois après avoir annulé l’élection présidentielle prévue dans quelques jours. Un coup d’État, un putsch, ce sont les mots de l’opposition. Beaucoup de Sénégalais sont en désaccord avec leur président. Mais certains craignent d’aller exprimer leur colère dans la rue.
Dans la rue avec des amis de l’université de Dakar, où il étudiait encore il y a quelques mois, Pathé Diop est devenu chauffeur-livreur pour faire vivre sa famille. Il aurait aimé pouvoir voter le 25 février : "Personne n'est d'accord avec Macky Sall. Mais on n'y peut rien !", regrette-t-il. Les émeutes de 2021 et 2023, ces dizaines de morts, le jeune homme s’en souvient.
"Mieux vaut rester les bras croisés"
Il n’ira pas montrer sa colère place de l’Obélisque, non loin d’ici : "C'est trop risqué, il y a trop de victimes. Si je vais là-bas, on peut m'emprisonner et je perds mon travail. Donc je préfère aller au boulot. Mieux vaut rester les bras croisés, laisser tout entre les mains de Dieu." Ne pas descendre dans la rue, ce serait consentir à ce qu’El Hadj Sall appelle un "coup d’Etat" : "On n'a absolument peur de rien. Aller dans les rues pour casser, non ! Nous, ce qui nous intéresse, c'est de faire une manifestation pacifique, d'exprimer notre opinion par rapport à ce qui se passe."
L’enseignant sera aussi en grève toute la journée à l’appel de son syndicat représenté par Ndongo Sarr : "L'objectif est d'appeler les autorités à la raison parce qu'il n'est pas admissible qu'un président de la République puisse s'arroger le droit de prolonger son mandat." Avant la manifestation, la grande prière du vendredi : les imams du pays sont appelés par la société civile à s’exprimer et à condamner le report des élections.
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