Enlèvements au Nigéria : "Les enfants sont devenus une monnaie d'échange", pointe un spécialiste de l'Afrique subsaharienne
279 jeunes filles enlevées il y a une semaine au Nigéria ont été libérées ce mardi. D'après le politologue Michel Galy, ce phénomène récurrent pourrait "devenir une industrie" de la rançon s'il n'y a pas de solution politique.
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Près de 300 adolescentes ont été libérées au Nigéria ce mardi 2 mars. Elles avaient été enlevées après l'attaque de leur pensionnat, vendredi 26 février, par des hommes armés, dans le nord-ouest du pays. Il est "extrêmement probable qu'il y ait eu un paiement de rançon", estime sur franceinfo Michel Galy, politologue, spécialiste de l'Afrique subsaharienne et auteur de La guerre au Malo : comprendre la crise au Sahel et au Sahara. Enjeux et zones d'ombre (éditions La Découverte). Sans solution politique, il affirme que ces enlèvements se reproduiront.
franceinfo : Comment explique-t-on une libération aussi rapide de ces jeunes Nigériennes ? Y a t-il eu paiement de rançon ?
Michel Galy : Les autorités nient toujours qu'il y ait versement de rançon, mais en pratique c'est extrêmement probable. Du côté français c'est la même problématique.
Qui sont les ravisseurs et quelles sont les raisons de ces enlèvements ?
Cela rappelle toute une série d'enlèvements au Nigéria. En décembre dernier, il y a eu 344 garçons enlevés puis libérés et évidemment en 2014 il y a eu 276 lycéennes qui ont été enlevées. Et cela rappelle d'autres théâtres de guerre où les frontières sont floues entre bandits, entre groupes délinquants et entre mouvements djihadistes, comme Boko Haram au nord du Nigéria. L’appât du gain, la volonté d'obtenir une rançon sont certainement la raison de ces enlèvements, parce que malheureusement dans une zone très misérable et en état de guerre perpétuelle, les enfants, les adolescents sont devenus une monnaie d'échange.
Qu'est-ce qui rend difficile la lutte contre ces bandits ?
Le président Buhari est relativement fort militairement dans sa capitale, quoique contesté par l'opposition. Cet État central du Nigéria, comme beaucoup d'autres pays africains, est très faible dans les périphéries. Les bandes armées vont et viennent sans que le gouvernement central, avec une armée relativement restreinte, parfois corrompue et inefficace, n'arrive à les contrôler. La situation est relativement bonne dans la capitale, mais à mesure que l'on va vers les frontières du Nord mais aussi du côté du Cameroun, les groupes djihadistes et les bandits ont le pouvoir en dehors des villes.
Faut-il craindre une multiplication de ces enlèvements ?
Oui, c'est un cercle vicieux. S'il n'y a pas de solution politique, ça va devenir une industrie, une sorte de commerce local, où ceux qui pratiquent les enlèvements sont récompensés par des rançons. Ce qui leur permet de distribuer des salaires ou de s'acheter des armes. Donc on ne voit pas de fin de ce processus, à moins d'un contrôle par l'armée nigériane, voire avec des spécialistes ou des contingents extérieurs de cette zone.
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