Français enlevés au Niger en 2010 : Areva sera jugé pour "blessures involontaires"

Le géant du nucléaire est suspecté d'avoir rendu possible l'enlèvement en 2010 de cinq Français, un Malgache et un Togolais par Al-Qaïda près de la mine d'uranium d'Arlit, en sous-évaluant le risque terroriste.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'arrivée de Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, quatre ex-otages d'Arlit (Niger), libres après plus de trois mois de captivité au Sahel. Photo prise le 30 octobre 2013, à Vélizy-Villacoublay (Yvelines). (MATTHIEU DE MARTIGNAC / MAXPPP)
L'arrivée de Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, quatre ex-otages d'Arlit (Niger), libres après plus de trois mois de captivité au Sahel. Photo prise le 30 octobre 2013, à Vélizy-Villacoublay (Yvelines). (MATTHIEU DE MARTIGNAC / MAXPPP)

L'entreprise Areva sera jugée en correctionnelle pour "blessures involontaires", suspectée d'avoir sous-évalué la menace Al-Qaïda au Niger, quinze ans après la prise d'otage de Français, a appris l'agence de Radio France auprès d'une source judiciaire.

Le géant du nucléaire est suspecté d'avoir rendu possible l'enlèvement en 2010 de cinq Français, un Malgache et un Togolais par l'organisation jihadiste près de la mine d'uranium d'Arlit, au Niger, en sous-évaluant le risque terroriste. 

Par ordonnance du 26 septembre, les juges d’instruction ont ordonné le renvoi de la société devant un tribunal. Elle comparaîtra pour "blessures involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence, ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de 3 mois".  
 
Le parquet national antiterroriste, qui avait requis un non-lieu concernant cette infraction, a interjeté appel le 2 octobre, précise cette même source. En revanche, conformément aux réquisitions du Pnat (Parquet national antiterroriste), Areva ne sera pas inquiété pour les chefs "d’enlèvement et séquestration en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste", "association de malfaiteurs terroriste, tentative d’assassinat, abstention à la commission d’un crime, non-assistance à personne en péril et mise en danger d’autrui". 
En 2017, l'entreprise Areva a été scindée en trois entités : Orano, Framatome et Arvea SA . C'est cette dernière société, Areva SA, structure de défaisance des activités à risque d'Areva, restructurée en 2016, qui est renvoyée en procès. La restructuration a abouti à transférer les activités autour du combustible nucléaire à Orano, qui est témoin assisté à l'issue de cette enquête et ne sera donc pas jugé. 

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