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Libye : Médecins sans frontières dénonce des pratiques de torture à Misrata

L'ONG dénonce le traitement infligé à des anciens partisans de Mouammar Kadhafi dans les prisons de la ville. Amnesty international confirme la mort de plusieurs détenus sous la torture.

franceinfo avec Reuters

France Télévisions

Publié le 26/01/2012 16:26 Mis à jour le 26/01/2012 16:42

Temps de lecture : 2min

Après la bataille de Misrata, en juin 2011. (CARL DE SOUZA / AFP)

Ancien bastion de la résistance contre Mouammar Kadhafi en Libye, Misrata est désormais au cœur d'une polémique. Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, jeudi 26 janvier, qu'elle suspendait ses activités dans les centres de détention de cette ville, où l'on demande à ses personnels soignants de traiter des prisonniers entre deux séances de torture. Des pratiques qui viseraient d'anciens kadhafistes.

"Des patients nous ont été confiés au milieu d'un interrogatoire pour des soins médicaux, dans le but de les remettre sur pied pour de nouveaux interrogatoires, a déclaré le directeur général de MSF, Christopher Stokes. C'est inacceptable. Notre rôle est de fournir des soins médicaux aux blessés de guerre et aux détenus malades, pas de traiter continuellement les mêmes patients entre deux séances de torture."

Le CNT pris de cours par des milices

L'association dit avoir soulevé la question auprès des autorités de Misrata, ainsi qu'auprès de l'armée nationale libyenne. "Aucune action n'a été prise, déplore Christopher Stokes. Nous avons par conséquent décidé de suspendre nos activités médicales dans les centres de détention." Jeudi, Amnesty International a confirmé la mort de plusieurs détenus sous la torture, dont certains à Misrata.

Les cas de maltraitance et de disparitions visant d'anciens kadhafistes embarrassent le Conseil national de transition (CNT) au pouvoir depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en août. Si le CNT a appelé la population à s'abstenir de représailles et promet d'enquêter sur les abus, sa capacité d'action est limitée. En effet, dans la plupart des cas, les violations sont commises par des milices locales qui échappent à sa chaîne de commandement.