Le patron de la chaîne des Guignols tunisiens menacé de prison
Un mandat de dépôt a été émis contre lui.
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
AFRIQUE - "Tout cela m'arrive à cause de quatre Guignols." Sami Fehri, le patron de la chaîne Ettounissiya TV, qui diffusait l'émission satirique de Guignols tunisiens, pourrait aller en prison. Un tribunal de Tunis a ordonné son placement en détention, vendredi 24 août. Il est accusé "d'usage illicite des ressources de l'Etablissement de la télévision tunisienne" à l'époque du régime du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali, selon l'agence de presse tunisienne officielle TAP. Samedi, il a dénoncé cette décision de justice, car il estime qu'elle est liée à la diffusion de l'émission satirique.
Jeudi, Sami Fehri avait en effet indiqué à l'AFP avoir brusquement arrêté la diffusion des Guignols à la suite à des pressions des autorités. Mais selon Le Monde.fr, c'est un "contentieux commercial entre deux chaînes de télévision tunisienne Nessma TV et Ettounssiya TV" qui est à l'origine de l'arrêt de l'émission. Elles "se battent pour obtenir l'exclusivité sur une émission satirique avec des marionnettes", indique le site d'information.
Avant la révolution tunisienne, Sami Fehri était associé au sein de la société Cactus, qui produit encore l'émission des Guignols. L'autre propriétaire de la société de production était Belhassan Trabelsi, le frère de l'épouse du chef de l'Etat déchu Ben Ali. Après la révolution, Cactus a été placée sous contrôle judiciaire. L'Etat tunisien a saisi 51% des parts de l'entreprise.
Des relations tendues entre le gouvernement et les médias
Samedi, Sami Fehri a indiqué à l'antenne de la radio Express FM avoir subi les pressions d'un influent conseiller du chef du gouvernement tunisien. "Lotfi Zitoune m'a contacté et m'a dit qu'il y avait un grand mécontentement et que ce que la chaîne diffusait était inacceptable", a-t-il déclaré.
Comme en France, les Guignols tunisiens traitaient de manière satirique la vie politique. En Tunisie, l'émission raillait particulièrement les dirigeants du pays et d'Ennahda, le parti islamiste au pouvoir. Elle avait été lancée en mars dans une version hebdomadaire avant de devenir quotidienne il y a moins d'un mois.
Cette affaire intervient alors que le climat entre les médias et le gouvernement est délétère. De nombreux organes de presse et des représentants de la société civile accusent les islamistes de chercher à contrôler les médias jugés trop critiques à l'égard de la politique du gouvernement.
À regarder
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter