Départ de l'armée française au Sénégal : la fin d'un retrait progressif en Afrique de l'Ouest

L'armée française a officiellement quitté le Sénégal, jeudi 17 juillet. Une cérémonie officielle qui a mis fin à la présence permanente de la France en Afrique de l'Ouest, l'armée française ayant engagé son départ depuis 2022.

Article rédigé par Antoine Deiana
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'armée française a officiellement quitté le Sénégal, jeudi 17 juillet. (CEM OZDEL / ANADOLU / AFP)
L'armée française a officiellement quitté le Sénégal, jeudi 17 juillet. (CEM OZDEL / ANADOLU / AFP)

Les dernières installations militaires françaises au Sénégal ont été officiellement restituées jeudi 17 juillet lors d'une cérémonie à Dakar, marquant la fin de la présence permanente de l'armée française dans le pays. Le Sénégal n'est pas le premier pays africain que la France quitte. Depuis trois ans, l'armée française a mis fin à sa présence permanente dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest.

La France a progressivement quitté des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, où elle luttait contre des groupes armés djihadistes. Au Mali, après deux coups d'État successifs, la junte militaire a exigé le départ des troupes françaises, forçant la France à quitter le pays. Un sentiment anti-français s'est intensifié avec les coups d’État et la montée du nationalisme, alimenté par des campagnes de propagande sur les réseaux sociaux. Le Burkina Faso et le Niger ont suivi, avec des pressions locales croissantes. Plus récemment, le Tchad et la Côte d'Ivoire ont également demandé le retrait des troupes françaises. Cette dynamique s'explique par un rejet grandissant, exacerbé par l'arrivée de puissances concurrentes.

En première ligne, la Russie. Le groupe Wagner, présent au Mali depuis 2021, a été remplacé en mai 2025 par l'Africa Corps, un groupe paramilitaire contrôlé directement par le ministère russe de la Défense. En parallèle, la Chine continue d'étendre son influence, notamment à Djibouti, où elle maintient une base militaire stratégique pour contrôler les routes maritimes essentielles au commerce international. Les États-Unis, quant à eux, renforcent leur présence militaire en Afrique de l'Est, avec des bases en Somalie et au Kenya, pour contrer les menaces jihadistes.

La présence militaire française est désormais très réduite sur le continent africain : la France ne conserve qu'une présence stratégique à Djibouti, où une base de 1 500 soldats assure sa capacité de projection au Moyen-Orient et en Afrique de l'Est. Au Gabon, quelques centaines de soldats restent stationnés dans le cadre de la coopération militaire régionale. En Côte d'Ivoire, le retrait des troupes françaises se poursuivra tout au long de l'année, mais environ une centaine de soldats resteront sur la base pour des missions de formation et d'accompagnement.

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