Au Cameroun, le candidat de l'opposition Issa Tchiroma Bakary revendique la victoire à la présidentielle

L'ancien ministre défie l'autorité du président sortant Paul Biya, car il est illégal au Cameroun de proclamer le résultat du vote avant le Conseil constitutionnel. Lors de la dernière présidentielle, Maurice Kamto s'était proclamé vainqueur avant d'être arrêté par le pouvoir en place.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Issa Tchiroma Bakary, 78 ans, candidat à la présidence désigné par le Front national de salut du Cameroun, à son domicile de Yaoundé, le 25 août 2025. (DANIEL BELOUMOU OLOMO / AFP)
Issa Tchiroma Bakary, 78 ans, candidat à la présidence désigné par le Front national de salut du Cameroun, à son domicile de Yaoundé, le 25 août 2025. (DANIEL BELOUMOU OLOMO / AFP)

Le candidat de l'opposition Issa Tchiroma Bakary a revendiqué sur sa page Facebook, mardi 14 octobre, la victoire à l'élection présidentielle camerounaise de dimanche. L'ancien ministre a défié le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis quarante-trois ans, alors que les résultats officiels ne sont attendus qu'à la fin du mois. "Notre victoire est claire. Elle doit être respectée", a déclaré l'opposant, appelant le régime à "accepter la vérité des urnes" ou à "plonger le pays dans un tourment". "Le peuple a choisi, et ce choix doit être respecté", a-t-il insisté, promettant de publier un rapport détaillé des résultats par région.

S'il est autorisé de rendre public les procès-verbaux de chaque bureau de vote, il est en revanche illégal de proclamer le résultat du vote avant le Conseil constitutionnel. "C'est la ligne rouge à ne pas franchir", a réitéré le ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji, lors d'une conférence de presse dimanche soir. Les autorités n'ont ni communiqué le taux de participation ni précisé la date exacte de proclamation des résultats, prévue avant le 26 octobre par le Conseil constitutionnel, alors que des craintes de fraude persistent en faveur de Paul Biya, 92 ans, réélu avec plus de 70% des voix depuis plus de deux décennies.

En 2018, lors de la dernière présidentielle, Maurice Kamto, arrivé deuxième du scrutin et dont la candidature a été rejetée cette année, s'était proclamé vainqueur au lendemain du vote. Maurice Kamto avait ensuite été arrêté, et les rassemblements de ses partisans dispersés à coups de gaz lacrymogènes et canons à eau, et des dizaines de manifestants arrêtés. Certains restent toujours emprisonnés.

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