: Vidéo "C'est une source d'inspiration" : comment des équipements de Jeux de Paris 2024, dont un anneau olympique, bénéficient d'une seconde vie
L'une des promesses de Paris 2024 a été tenue, notamment grâce à Muto. L'entreprise a assuré le réemploi des aménagements olympiques pour les distribuer gratuitement à des acteurs de l'économie sociale et solidaire. Un anneau olympique a ainsi été transformé en œuvre d'art.
Six mois après les Jeux, que sont devenus les équipements olympiques de Paris 2024 ? Certains d'entre eux connaissent une seconde vie, comme l'avait promis l'organisation des Jeux, notamment grâce à Muto. L'entreprise, dédiée au réemploi des aménagements éphémères, a récupéré, depuis la fin de l'été 2024, près de 230 tonnes de matériel olympique pour le distribuer gratuitement à ses bénéficiaires, des associations ou des acteurs culturels. Parmi eux, Maria Cosatto, artiste plasticienne à la tête d'une galerie à Paris, a transformé un anneau olympique en sculpture.
L'œuvre, visible au studio on-off, dans le XVIIe arrondissement de Paris, "s'appelle 'Le plongeur', présente Maria Cosatto, cette forme si simple et si forte qu'est l'anneau olympique, c'est quelque chose qui m'a beaucoup plu". L'anneau à l'origine de sa sculpture, l'artiste plasticienne l'a trouvé chez Muto, une entreprise installée en région parisienne, spécialisée dans le réemploi des aménagements du secteur événementiel.
"On trouve des éléments, on rebondit dessus et on crée à partir de ça."
Maria Cosatto, artiste et bénéficiaire de Mutoà franceinfo
Muto "a été missionné pour gérer les résidus de décors des dix sites olympiques de Paris Centre, explique son cofondateur, Vincent Raimbault. On a récupéré 230 tonnes de décors, aménagement, signalétique, etc. qu'on a pu distribuer à notre réseau de bénéficiaires de l'économie sociale et solidaire", poursuit-il. "C'est une aubaine de l'avoir trouvé chez Muto, confirme l'artiste Maria Cosatto. En y allant, je vois cette pièce qui était cassée dans un coin, parce qu'il manquait l'autre morceau de l'anneau. C'est vraiment une source d'inspiration", assure-t-elle.
Gazon synthétique, cibles, anneaux olympiques...
Les entrepôts de Muto se sont progressivement vidés depuis la fin des Jeux olympiques et paralympiques. Dans ceux de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, "on a encore du gazon synthétique, détaille Vincent Raimbault, un petit peu de plancher, en l'occurrence des rampes d'accès PMR, de la signalétique, des cibles et nos fameux anneaux. Il en reste trois, il y en a deux qui sont partis."
Dans l'événementiel, comme dans les Jeux olympiques, "on est parfois sur du très court terme d'utilisation effective du matériau, souligne-t-il. Ce sont des ressources nobles qui coûtent parfois très cher et qui ont encore une durée de vie qui est très longue." Chez Muto, "on essaie de préserver le matériau pour qu'il ait un maximum de réemployabilité derrière, explique l'entrepreneur. Et ensuite, on fait en sorte de préciser au maximum les mesures, les références, tout ce qui permet de faire savoir que cette matière existe et ensuite de faire un travail de matching avec un besoin."
Une redistribution gratuite
La "matériauthèque" en ligne de Muto compte plus de 2 500 bénéficiaires, choisis en fonction du projet qu'ils portent, de sa durabilité dans le temps et de son engagement pour le social. "Des associations, des ateliers d'insertion, des collectivités, des artistes..., détaille Vincent Raimbault. C'est un gros travail de coordination pour savoir comment alimenter au mieux le bénéficiaire le plus responsable, le plus local, qui a le projet le plus durable. Donc c'est toujours croiser tout un tas de critères, pour faire en sorte que le don soit le plus utile possible".
"C'est entièrement gratuit !"
Maria Cosatto, artiste et bénéficiaire de Mutoà franceinfo
"On a décidé d'alimenter l'économie sociale et solidaire, rappelle le cofondateur de Muto. Notre modèle économique repose donc sur le principe du pollueur payeur, où ce sont les organisateurs d'événements qui veulent faire des productions plus responsables qui vont financer nos interventions. C'est ce qui nous permet, de l'autre côté de la chaîne, d'être totalement gratuit pour nos bénéficiaires."
C'est ainsi que Maria Cosatto, l'artiste plasticienne, a pu s'équiper : "C'est incroyable. Ça permet à des artistes, dans des galeries associatives comme nous, de faire de grandes économies de matériaux." "On trouve toujours des merveilles là, s'exclame-t-elle, et on revient avec un petit peu plus que ce qu'on avait prévu !" "La seule limite, c'est la créativité de nos bénéficiaires", abonde Vincent Raimbault. Pour lui, les JO créent un précédent : "Personne ne pourra dire que ce n'est pas possible de développer le réemploi à grande échelle".
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