L'Australie va interdire YouTube aux moins de 16 ans pour les protéger des "algorithmes prédateurs"

Cette mesure s'inscrit dans la foulée d'une loi adoptée en novembre visant à interdire l'accès des plus jeunes à certains réseaux sociaux.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le logo de Youtube sur un smartphone et une télévision, à Dresde, en Allemagne, le 3 février 2025. (ROBERT MICHAEL / DPA / AFP)
Le logo de Youtube sur un smartphone et une télévision, à Dresde, en Allemagne, le 3 février 2025. (ROBERT MICHAEL / DPA / AFP)

En Australie, "les jeunes âgés de moins de 16 ans ne seront pas en mesure d'avoir un compte sur YouTube". Face à la presse, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a annoncé mercredi 30 juillet des mesures visant à limiter l'utilisation par les plus jeunes de la plateforme de partage de vidéos. "Nous voulons que les familles et parents australiens sachent que nous les soutenons", a ajouté le chef du gouvernement travailliste. 

"Il y a une place pour les réseaux sociaux, mais il n'y a pas de place pour les algorithmes prédateurs ciblant les enfants", a abondé dans le même sens la ministre des Communications, Anika Wells. Dans un communiqué, elle a rappelé que deux enfants australiens sur cinq disent avoir visionné des contenus inappropriés sur la plateforme américaine.

Invoquant des raisons similaires, le Parlement australien avait adopté en novembre 2024 une loi pionnière en matière de régulation de l'internet, interdisant l'accès aux réseaux sociaux tels que TikTok, X ou encore Facebook et Instagram pour les moins de 16 ans. Le gouvernement avait cependant déclaré jusqu'alors que YouTube, très utilisé en cours à l'école, ne serait pas concerné par ces mesures qui doivent entrer en vigueur pour le 10 décembre. 

Une mesure qui pourrait être symbolique

Peu de détails ont filtré quant aux modalités de l'application aux plateformes de ces restrictions. Ainsi, cette mesure pourrait n'être que symbolique, ont averti des experts. Les sites visés, qui risquent jusqu'à 49,5 millions de dollars australiens d'amende (28 millions d'euros) s'ils ne coopèrent pas, ont qualifié de "vague", "problématique" ou encore "précipité" le projet du gouvernement. TikTok a accusé le gouvernement d'ignorer les experts de la santé mentale, de la sécurité en ligne et des jeunes, qui s'opposent à cette mesure.

YouTube a par ailleurs rappelé par la voix d'un porte-parole que la plateforme n'est "pas un réseau social". "Notre position reste claire : YouTube est une plateforme de partage de vidéos avec une bibliothèque de contenu gratuit, de haute qualité, de plus en plus regardé sur les écrans de télévision", s'est défendu le géant du streaming, qui compte parmi les sites internet les plus visités au monde.

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