: Vidéo Turc mécanique d'Amazon : en Inde, les esclaves de la technologie
Dans la banlieue de New Delhi, Varum, un Indien de 22 ans, est un "turker". Pour gagner sa vie, il passe des heures derrière son écran à accomplir des tâches trop compliquées pour un ordinateur. Chacune d'entre elles doit être accomplie dans un temps donné. Voyage au cœur des rouages du Turc mécanique d'Amazon.
En Inde, il est difficile de trouver un emploi qualifié en dehors des grandes agglomérations. Le Turc mécanique d'Amazon est une plateforme qui permet à des entreprises de proposer des missions très courtes, rémunérées à la tâche. Derrière leur écran, les "turkers" s'empressent d'y répondre pour gagner leur vie. Le taux horaire est très faible, et il n'y a ni sécurité de l'emploi ni protection des travailleurs. Pourtant, la manne de turkers semble quasiment inépuisable. Pour travailler, il suffit d'avoir un ordinateur et une connexion internet. Même avec des tâches payées quelques centimes, en Inde, Amazon n'a aucun mal à trouver de petites mains.
L'Inde, le pays des turkers
Le jeune Indien se connecte la nuit, dans sa chambre, à l'heure où les États-Unis se réveillent et postent des tâches sur la plateforme. Sa spécialité, c'est la transcription audio. Il est la petite main qui tape les sous-titres des vidéos publiées sur le net. Parfaitement bilingue, l'anglais étant la langue maternelle de plus de 10 millions d'Indiens, en quatre ans, il est devenu un expert. Interviews économiques, émissions sur les séries TV, compétitions de golf... le sous-titrage ne lui prend que quelques minutes.
Varum gagne correctement sa vie. "Ça, c'est ce que j'ai gagné l'année dernière, près de 5 400 euros, 30 000 roupies, c'est bien pour moi", raconte le jeune homme qui ne travaille que quatre heures par jour. "Je pourrais gagner plus en travaillant plus, mais ça me suffit, je peux faire ce que je veux de mon temps libre." Varum gagne près de 450 euros par mois, plus de trois fois le salaire moyen indien. Il est payé par virement bancaire mais n'a ni contrat ni fiche de paie.
La Foule Factory, le Turc mécanique à la française
Ce modèle de travail s'exporte désormais un peu partout dans le monde. Ces invisibles du net, un sous-prolétariat mondial taillable et corvéable à merci, habitent aussi aux États-Unis ou même en France. Dans l'Hexagone, ce modèle a été adapté et porte le nom de Foule Factory. Le site mentionne que ces tâches ont pour but "d'arrondir ses fins de mois" et non de remplacer un emploi à temps plein. Le taux horaire est de 10 à 15 euros, et la rémunération mensuelle est plafonnée à 300 euros.
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