Excuses d'Apple pour obsolescence programmée : "En termes d'image, c'est un préjudice important"
Apple a présenté des excuses jeudi 28 décembre. L'entreprise reconnaît avoir pratiqué l'obsolescence programmée et promet de réduire le coût du remplacement des batteries usées. "Une première", réagit François Carlier de l'association de consommateurs CLCV.
Visée par plusieurs plaintes judiciaires, Apple a présenté jeudi 28 décembre des excuses, quelques jours après avoir admis avoir volontairement ralenti le fonctionnement d'anciens modèles de téléphones. L'entreprise promet de réduire le coût du remplacement des batteries usagées. François Carlier, délégué général de l'association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV), salue vendredi 29 décembre sur une franceinfo une "première" qui doit être suivie par "d'autres".
franceinfo : La marque Apple a-t-elle compris qu'elle avait beaucoup à perdre dans cette histoire ?
François Carlier (CLCV) : Ce n'est pas tous les jours qu'une entreprise reconnaît qu'elle a bridé la durée de vie d'un produit, ce qui est la définition de l'obsolescence programmée. Souvent on sait que la durée de vie a tendance à être réduite, mais on a du mal à prouver que c'est une volonté de l'entreprise. Là, il y a une reconnaissance : c'est une première. En termes d'image, c'est un préjudice tout à fait important. Il a fallu tout de même attendre qu'un expert extérieur démontre les faits. C'est une première, il faut qu'il y en ait d'autres.
Est-ce la crainte pour son image ou les plaintes qui ont fait réagir Apple ?
C'est avant tout la qualité de la démonstration de l'expert extérieur qui a beaucoup joué. Les plaintes peuvent jouer, si effectivement il y a une démonstration qui peut permettre de gagner devant les tribunaux. Ce n'est pas la première fois qu'il y a eu des plaintes. Ce sont les deux facteurs qui ont joué. Là, ce que l'on peut espérer, c'est que les deux facteurs aboutissent, sachant que le préjudice économique, en soi, n'est pas très important pour les consommateurs. Cela ne sera pas facile pour le juge de l'estimer. Le préjudice collectif est fort, mais individuellement c'est un peu de la batterie qui a été perdu. Ce sera quelques dizaines d'euros.
Autre marque visée, Epson, pour ses imprimantes. Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête préliminaire pour obsolescence programmée et tromperie. Qu'en pensez-vous ?
Le cas le plus patent d'obsolescence programmée est probablement celui des imprimantes : on a tendance à changer d'imprimante trop rapidement. Là, la responsabilité directe de l'entreprise est assez facile à établir. Dans leurs programmes, ils vous envoient un message vous disant, "vous devez changer d'imprimante", alors qu'il reste encore 10 ou 15% de produit encore. C'est presque un des seuls cas où l'entreprise envoie volontairement un message de changement du produit alors qu'il n'est pas encore terminé. On se réjouit de cette plainte, on espère qu'elle ira au bout, on s'y joindra peut-être.
Soupçonnez-vous d'autres marques ou produits ?
Sur certains produits, on pense que la durée de vie est trop courte, bridée, mais toute la difficulté est de prouver la volonté de l'entreprise. Il y a probablement d'autres appareils concernés, mais ce n'est pas simple. Il faut des moyens d'investigation puissants que n'ont pas forcément les consommateurs, des moyens techniques. Cela dépend donc de l'action des pouvoirs publics qui doivent agir sur ce plan. On peut aussi compter sur les lanceurs d'alerte. La législation en France en la matière vient d'être renforcée.
Y a-t-il selon vous une volonté de lutter contre ce phénomène d'obsolescence programmée en France ?
Ce n'est pas évident. Il faut reconnaître qu'il y a eu des avancées législatives, avec la loi Hamon, avec l'affichage des pièces détachées. C'est assez variable. Dès qu'on parle de produits impliquant des entreprises françaises, c'est plus compliqué. Il y a eu des avancées législatives, c'est déjà pas mal. Il faut travailler sur ce qui existe.
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