Polémique sur la participation d'un député : "Le ZEvent a toujours été non partisan", assure ZeratoR, cocréateur de l'événement

L'annonce de la participation du député macroniste, Denis Masséglia, a suscité une levée de boucliers sur les réseaux sociaux. Le streamer ZeratoR, cocréateur du marathon caritatif, répond aux critiques sur franceinfo.

Article rédigé par Antoine Deiana
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
ZeratoR lors du ZEvent 2024. (SYLVAIN THOMAS / AFP)
ZeratoR lors du ZEvent 2024. (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Le ZEvent 2025 se tiendra du vendredi 5 au dimanche 7 septembre, avec un concert d'ouverture prévu le jeudi 4 septembre à Montpellier. Parmi les artistes attendus : IAM, Alonzo et Carbone. Cette année, c'est nouveau, l'événement est ouvert à tous les streamers qui remplissent trois conditions techniques sur la plateforme Twitch : avoir effectué au moins 50 streams dans les 12 derniers mois, une moyenne de 50 spectateurs par live et un total de 10 000 heures vues. Cette ouverture marque un tournant pour le ZEvent, historiquement réservé à une sélection de créateurs triés sur le volet.

Mais cette nouvelle formule a déjà fait réagir. Le député Renaissance Denis Masséglia a provoqué une vague de critiques, après avoir annoncé son inscription à l'évènement, notamment de la part du streamer Antoine Daniel. En réponse, les organisateurs ont publié une charte éthique, énonçant les valeurs à respecter et excluant explicitement les personnalités exerçant ou ayant exercé un mandat politique. Adrien Nougaret, alias ZeratoR, est l'un des streamers les plus connus de France avec 1,6 millions d'abonnés sur Twitch. Il est aussi co-fondateur de l'évènement et il a accepté de nous parler de cette nouvelle édition au format inédit.

Franceinfo : Une charte a été publiée. Quel est son objectif ?

ZeratoR : L'idée de cette charte, c'était d'éviter le hors sujet par rapport à notre collecte. Elle a été rédigée par une dizaine de personnes. On a de plus en plus de gens qui gravitent autour de ZEvent. Il ne s'agit pas d'exclure, il s'agit au contraire de recentrer, et d'inviter le plus de gens possible dans la ligne du ZEvent. Et la ligne du ZEvent, c'est l'inclusivité, la tolérance, la bienveillance et l'engagement citoyen.

La charte interdit aux élus, actuels ou anciens, de participer. Pourquoi ?

C'est vrai : dans la charte, il est indiqué que ne sont pas acceptées les personnes qui sont en cours de mandat ou ayant exercé un mandat. L'idée, c'était d'éviter le hors sujet par rapport à la collecte. J'ai entendu des gens dire que le ZEvent se voulait "être neutre politiquement". On n'a jamais dit ça, et d'ailleurs, c'est faux. Dès qu'on crée un organisme qui vise à collecter des fonds pour des associations, je pense qu'il n'est pas apolitique. Par contre, il a toujours été non partisan. Et donc on a indiqué dans cette charte qu'il était de neutralité partisane et confessionnelle, ce qui ne veut pas dire neutre politiquement.

Le député Denis Masséglia n'y participera pas donc ?

A priori, ça semble contre-indiqué, en effet.

Comment être sûr que la charte sera respectée ?

L'inscription est libre et les gens qui ont les métriques nécessaires sur les réseaux sociaux sont acceptés directement. Il n'y a pas de présélection. Mais quand on repère quelque chose qui n'est pas conforme avec la charte, on en parle avec le comité organisationnel du ZEvent. On peut retirer un profil ou pas. Dans 99,9 % des cas, ce ne sera pas nécessaire.

Quelles sont ces métriques nécessaires ?

Il faut avoir fait dans les 365 derniers jours 50 streams, 50 spectateurs de moyenne et 10 000 heures vues. Dans notre milieu, ce n'est pas grand-chose. L'idée, c'était de dire : si vous avez une petite communauté et que vous pouvez apporter votre pierre à l'édifice du ZEvent, venez, ça nous fera plaisir. Même si vous avez un petit stream. Mais attention, le ZEvent, ce n'est pas une tribune. Le ZEvent, c'est l'inverse : il a besoin des gens, et ce n'est pas dans l'autre sens.

Les dons passent-ils par les streamers ?

Absolument pas. Les streamers et tous les créateurs ne sont pas des intermédiaires de collecte. L'argent va directement à la Fondation de France. On n'est en aucun cas l'agrégateur. Et on a indiqué ce fonctionnement sur le site du ZEvent, parce que ce n'était pas clair pour tout le monde.

Le concert d'ouverture rapporte-t-il aussi des dons ?

Le concert, c'est quelque chose qui a un coût assez élevé. Heureusement, les artistes nous font toujours des fleurs et viennent presque gratuitement pour tous. Je dis presque parce qu'évidemment, parfois, il y a du staff, il y a les revenus SACEM qu'on ne peut pas enlever. Mais on n'a pas des cachets de grand festival. En général, avec la billetterie et le merchandising vendus sur place, on arrive toujours à mettre un gros morceau dans la cagnotte. Et à chaque début de live, le vendredi du ZEvent, on dit : le concert a eu lieu hier, et on peut déjà ajouter ce montant.

Et les dons des plus jeunes ?

Honnêtement, c'est presque impossible de le savoir. Mais globalement, la population du ZEvent est en très grande majorité majeure. Concernant les jeunes, ce que je vois parfois, ce sont des parents qui envoient un message en disant : mon fils, ma fille m'a parlé de ça, on a regardé en famille, on voulait mettre notre petite contribution, et ils donnent 10 euros. Tous les ans, je vois des messages comme ça. Le mythe de l'enfant qui vole la carte bleue, je pense vraiment qu'il n'existe pas.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.