Contenus violents sur internet : comment les Britanniques protègent les mineurs

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité. 

"Merci de vérifier votre âge". Au Royaume-Uni, ce message apparaît désormais sur tous les sites aux contenus interdits aux mineurs : pornographies, paris sportifs ou jeux en ligne. Pour y accéder, il faut prouver sa majorité, notamment en scannant son visage. France Télévisions a essayé. Les sites promettent une vérification rapide et confidentielle. En quelques secondes, l'âge est certifié, et il est possible de naviguer librement.

Ces tests sont obligatoires depuis le 25 juillet et l'entrée en vigueur d'une loi, le Safety Act. Farah Rauf, une mère de famille, en est une fervente défenseure. Elle s'inquiète quotidiennement des activités de son fils sur Internet. "Je veux qu'il soit en sécurité sur Internet, tout comme je veux qu'il soit en sécurité dans le monde extérieur. Je ne veux pas qu'il accède à quelque chose d'illégal ou d'explicite", dit-elle.

Son fils Adam, 16 ans, est lui aussi favorable au Safety Act. Dans son école, il a déjà été confronté à des contenus inappropriés. "Le truc le plus courant, c'est la pornographie. Les gens y sont exposés dès leur plus jeune âge. Je l'entends de la part de mes camarades qui disent : J'ai vu ceci, j'ai vu cela en ligne", raconte-t-il.

Un outil "quasiment infaillible" selon ses créateurs

Comment assurer la sécurité sur Internet ? L'une des entreprises chargées des vérifications nous a ouvert ses portes à France Télévisions. Matthew Prendergast et son équipe de Yoti company ont créé un algorithme capable d'estimer l'âge à l'année près. Selon lui, il est inutile de tenter de le tromper avec une photo ou un visage en papier : il serait quasiment infaillible. "Nous pouvons aussi utiliser ces masques, ils sont très réalistes. Mais même si j'essaie avec ça... Voilà, ça ne marche pas. Il détecte que ce n'est pas un vrai visage. Il ne réagit pas comme un visage humain, qui aurait peut-être des rides", montre le directeur produit et marketing.

Avant de travailler avec les sites Internet, l'entreprise vérifiait les identités pour l'état civil britannique. Elle assure que les données ne sont ni stockées, ni vendues. "On gagne notre argent en travaillant avec des plateformes sur une vérification unique. Si nous n'avons pas confiance dans la façon dont on traite vos données, nous n'existons plus. C'est aussi simple que cela", argue Matthew Prendergast.

Pour l'heure, 34 sites pornographiques refusent d'appliquer le Safety Act. Ils font l'objet d'une enquête.