Twitter : Elon Musk suspend des comptes de journalistes, l'ONU dénonce un "dangereux précédent"
Une douzaine de journalistes américains ont été suspendus du réseau social, parmi lesquels des employés de CNN, du "New York Times", du "Washington Post", ainsi que des journalistes indépendants.
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"Nous sommes très perturbés par la suspension arbitraire de comptes de journalistes vue sur Twitter." Les Nations unies n'ont pas tardé à réagir, vendredi 16 décembre, après la suspension par le propriétaire du réseau social, Elon Musk, de plusieurs comptes de journalistes américains. "Les voix des médias ne doivent pas être placées sous silence sur une plateforme qui professe qu'elle est un espace de liberté", a tonné Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
"La décision crée un dangereux précédent à un moment où les journalistes partout dans le monde sont confrontés à la censure, des menaces physiques et même pire", s'est-il alarmé. Plus tôt dans la journée, la vice-présidente de la Commission européenne, Vera Jourova, avait quant à elle rappelé qu'il y a "des lignes rouges" à ne pas franchir, menaçant Elon Musk, dans un tweet, "de sanctions, bientôt".
Une douzaine de journalistes américains ont été suspendus du réseau social, parmi lesquels des employés de CNN, du New York Times, du Washington Post, ainsi que des journalistes indépendants.
Des journalistes accusés de "doxing"
Certains de ces journalistes avaient tweeté à propos de la décision, prise mercredi par Twitter, de suspendre le compte qui rapportait automatiquement les trajets du jet privé d'Elon Musk. Défenseur autoproclamé de la liberté d'expression, le milliardaire controversé, nouveau propriétaire de Twitter, les a alors accusés de mettre en danger sa sécurité ainsi que celle de sa famille, via la pratique du "doxing". Ce terme fait référence au fait de divulguer publiquement sur internet des informations personnelles relatives à un individu, sans son accord. Elon Musk a annoncé, dans la nuit de jeudi à vendredi, que "les comptes impliqués dans du doxing" feraient l'objet d'une suspension temporaire de 7 jours.
Dans une conversation audio organisée en direct vendredi sur Twitter, il a encore déclaré que "tout le monde sera traité de la même façon", avant de quitter la discussion et de désactiver le service de conversation audio Twitter Spaces, arguant d'un "problème technique".
De son côté, Reporters sans frontières (RSF) a appelé au rétablissement des comptes des journalistes concernés. L'organisme estime que "l'arbitraire des grandes plateformes" représente un "danger majeur pour la démocratie", et appelle à "en reprendre le contrôle avant (...) qu'il ne soit trop tard".
De nombreuses condamnations chez les politiques européens
Le ministre français de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, s'est dit vendredi "affligé par la dérive dans laquelle Elon Musk précipite Twitter". Le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, a de son côté annoncé "suspendre toute activité" sur le réseau social.
"La liberté de la presse ne doit pas être activée et désactivée à convenance", a dénoncé pour sa part le ministère allemand des Affaires étrangères, via le réseau social, ajoutant que "pour cette raison, nous avons un problème avec Twitter".
Depuis son rachat de la plateforme pour 44 milliards de dollars, le milliardaire a envoyé des messages contradictoires sur ce qui y est autorisé ou non. Fervent défenseur d'une grande liberté d'expression – tant que les propos respectent la loi –, il a rétabli des comptes auparavant bannis par le réseau social, dont celui de Donald Trump. Mais il a aussi suspendu celui de Kanye West après la publication de plusieurs messages antisémites et refusé le retour sur la plateforme du complotiste d'extrême droite Alex Jones.
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