"Ils me disent de manger des glaçons avec du sel" : des réseaux sociaux accusés de favoriser l'anorexie

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Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - M. Buisson, J. Lonchampt, T. Guéry, L. Neau, N. Jauson, R. Mathé, H. Gasparini - Édité par l'agence 6médias.
France Télévisions

Les vidéos prônant une maigreur extrême, poussés par l'algorithme, peuvent envahir le fil de patientes victimes de troubles du comportement alimentaire.

C'était l'obsession de Léna. "Je me regardais dans le miroir, je pouvais passer 10 minutes à regarder l'état de mes cuisses, mon ventre, ma taille..." Pendant deux ans, cette étudiante de 22 ans a sauté des repas et s'est pesée plusieurs fois par jour, en quête d'un idéal de maigreur mis en valeur sur les réseaux sociaux

"On se dit 'Qu'est-ce que j'aimerais lui ressembler ! Pour arriver à ce corps-là, il faut que j'arrête de manger'", se souvient la jeune femme. Aujourd'hui, elle a tourné la page et retrouvé un équilibre alimentaire, mais n'a aucune difficulté à retrouver ces vidéos qui l'obsédaient. Notamment regroupées sous le mot-clé #SkinnyTok, contraction de la plateforme TikTok et de l'anglais "skinny", qui veut dire maigre, elles sont soupçonnées d'encourager les troubles du comportement alimentaire, notamment l'anorexie. D'autant que l'algorithme de ces plateformes est conçu pour proposer aux utilisateurs des contenus similaires à ceux qu'ils visionnent déjà.

"Mes réseaux sociaux, ce n'est plus que ça", raconte une adolescente de 17 ans, qui se sent prisonnière de cette spirale et exposée à des contenus manifestement dangereux. "Ils disent de manger des glaçons avec du sel, et que c'est un repas équilibré". Elle est devenue une patiente de Nathalie Copti, diététicienne et nutritionniste, qui s'inquiète de cette tendance : "Je trouve ça aberrant qu'à 13 ans, vous soyez exposé à des contenus qui prônent la restriction alimentaire, par exemple."

Contacté par France 2, TikTok affirme avoir bloqué les recherches sur le hashtag #SkinnyTok et restreint les contenus problématiques. Si, désormais, un message de prévention s'affiche, de nombreuses vidéos restent accessibles.

Retrouvez l'intégralité de ce reportage dans la vidéo ci-dessus

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