Facebook mène une expérience psychologique sur ses utilisateurs sans leur demander leur avis
En modifiant les fils d'actualité de près de 700 000 inscrits, le réseau social a démontré l'influence des émotions des uns sur celles des autres.
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Les internautes sont des cobayes comme les autres. Avec plus d'un milliard d'utilisateurs actifs, Facebook dispose d'un gigantesque laboratoire et s'en est récemment servi pour mener une expérience psychologique, destinée à étudier la contagion émotionnelle, c'est-à-dire la transmission des émotions d'un "ami" à un autre. Un test qui soulève des questions éthiques et interroge même les scientifiques chargés de mener les travaux, rapporte Slate.fr, dimanche 29 juin. Explications.
De quelle expérience parle-t-on ?
L'étude a été conduite, en 2013, par des chercheurs pour le compte de Facebook et publiée dans la revue de l'Académie nationale des sciences aux Etats-Unis (Pnas). C'est une expérience qualifiée de "massive", menée pendant une semaine, sur 689 003 utilisateurs choisis au hasard. Des scientifiques ont modifié les fils d'actualité de deux manières, grâce à un algorithme et des mots-clés. Pour les uns, ils ont réduit l'apparition des statuts négatifs. Les autres cobayes ont vu apparaître moins de statuts positifs. L'objectif était de prouver l'existence de la contagion émotionnelle sur le réseau social.
Quels ont été les résultats ?
Sans grande surprise, l'empathie fonctionne aussi sur Facebook. "Nous apportons la preuve empirique que la contagion émotionnelle se produit sans interaction directe entre les personnes et en l'absence d'indicateurs non verbaux", écrivent les auteurs. En résumé, si vos amis partagent majoritairement des statuts déprimants, il est possible que vous ayez le cafard et que votre prochain statut Facebook ne soit guère plus réjouissant.
Qu'est ce qui choque ?
Le résultat de l'expérience n'étonne personne. Mais le fait que des cobayes soient exposés à des éléments agissant sur leur état émotionnel, sans être prévenus, dérange certains chercheurs. Susan Tuske, professeure de psychologie à l'université de Princeton, a contribué à la rédaction de l'article de la Pnas. Interrogée par The Atlantic, elle reconnaît "avoir été préoccupée". "Les gens sont supposés en toute circonstance être mis au courant du fait qu'ils vont participer à une recherche, puis donner leur accord et avoir la possibilité de ne pas le donner sans risquer de sanction", précise-t-elle.
Est-ce légal ?
La règle que rappelle Susan Tuske concerne la recherche bénéficiant de financements publics, précise Slate.fr. Facebook, en tant que société privée, n'y est donc pas soumis. D'autant plus que le réseau précise, dans sa politique d'utilisation des données (que les utilisateurs lisent rarement en détail), qu'il utilise les informations des utilisateurs pour "le dépannage et la résolution de problèmes, l’analyse de données, les tests, la recherche et l’amélioration du service". Vous êtes donc prévenus : Facebook fait à peu près ce qu'il veut de vos données personnelles. Cela peut sembler douteux, mais c'est légal.
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