Malgré les réticences exprimées en Allemagne, Google va lancer avant la fin de l'année son service Street View
Le géant américain a fait savoir mardi que "d'ici la fin de l'année (il ajouterait) les vingt plus grandes villes allemandes à la liste des 23 pays dans lesquels Street View est déjà disponible."Cette annonce unilatérale de Google a été mal accueillie en Allemagne dont la sensibilité en matière de respect de la vie privée est plus qu'exacerbée.
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Le géant américain a fait savoir mardi que "d'ici la fin de l'année (il ajouterait) les vingt plus grandes villes allemandes à la liste des 23 pays dans lesquels Street View est déjà disponible."
Cette annonce unilatérale de Google a été mal accueillie en Allemagne dont la sensibilité en matière de respect de la vie privée est plus qu'exacerbée.
"L'Allemagne a une expérience historique très spéciale de l'intrusion dans la sphère privée, avec la double dictature", national-socialiste puis communiste en ex-RDA, explique Falk Lüke, spécialiste d'internet de l'association de consommateurs VBVZ.
Le gouvernement a même rédigé un formulaire type, à télécharger et à envoyer à Google pour empêcher la publication de la photographie de sa maison. Le logiciel de cartographie, lancé en 2007, fournit des vues panoramiques en trois dimensions de rues, permettant aux usagers de s'y déplacer virtuellement comme s'ils s'y promenaient. Son lancement a suscité des problèmes juridiques dans plusieurs pays qui ont demandé à ce que les plaques d'immatriculation et les visages d'éventuels passants ou voisins soient "floutés". Mardi dernier justement, la police sud-coréenne a annoncé avoir perquisitionné les bureaux de Google, soupçonné d'avoir violé la loi pour alimenter sa banque de photographies.
Dans ce contexte, l'annonce de Google a désagréablement surpris
Johannes Caspar, chargé au nom des Etats régionaux allemands de négocier pour toute l'Allemagne un lancement de Street View le plus respectueux possible de la vie privée, sans posséder toutefois un réel pouvoir de contrainte. M. Caspar a estimé mardi que Google avait "laissé passer sa chance de regagner la confiance perdue" des citoyens allemands.
Le géant de l'internet estime au contraire avoir fait des efforts. L'Allemagne est ainsi le seul pays au monde où Google propose aux particuliers de s'opposer à la publication des images de leur domicile avant la mise en ligne, qui pourrait intervenir en novembre. Pendant les quatre semaines précédant le 15 septembre, tout locataire ou propriétaire pourra demander que son domicile disparaisse des relevés photographiques de Google. Une fois le service en ligne lancé, il restera possible de faire retirer des clichés. Google fera également usage, comme ailleurs, d'un logiciel rendant méconnaissables les visages et les plaques d'immatriculation.
Mais les spécialistes allemands de la protection de la sphère privée sur internet sont plus réticents. M. Caspar critique les conditions dans lesquelles les Allemands pourront empêcher la publication des photos. Pour lui, l'annonce intervient à trop court terme, sans compter que le délai commence pendant les vacances d'été et que Google refuse de mettre en place une ligne téléphonique de renseignements pour les personnes n'ayant pas internet.
Face à la méfiance généralisée, Google se plaît à souligner que les
Allemands sont de fervents utilisateurs de son logiciel ... pour les autres pays, avec près d'un million de clics par jour. C'est le problème: personne ne veut voir sa maison sur internet. Mais tout
le monde veut trouver des photos de sa location de vacances.
Les autorités allemandes se penchent sur Google Street View
Le gouvernement allemand a annoncé mercredi qu'il examinerait la promesse de respect de la vie privée offerte par Google. "Nous allons examiner de très près comment cela fonctionnerait en pratique et nous verrons ensuite", a indiqué une porte-parole de la ministre de la Protection des consommateurs Ilse Aigner.
Plus de 10.000 Allemands ont déjà demandé formellement que
leurs maisons soient effacées de Street View, et ce chiffre
devrait augmenter avec les critiques formulées par les services
de protection des libertés civiques. Le gouvernement pourrait s'y joindre et demander le retrait de certaines installations comme les bases militaires.
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