Actrice créée par l'intelligence artificielle : "On est contre l'IA qui nous propose un monde sans humain", réagit la directrice générale de l'Adami

Elizabeth Le Hot, directrice de la Société pour l'administration des droits des artistes et musiciens-interprètes, juge que cette utilisation de l'IA "suscite de l'inquiétude" et appelle le gouvernement à "sortir de sa sidération".

Article rédigé par franceinfo
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L'Adami appelle à légiférer pour "protéger les créateurs" face à l'utilisation de l'IA dans le monde de la culture. (VALERY HACHE / AFP)
L'Adami appelle à légiférer pour "protéger les créateurs" face à l'utilisation de l'IA dans le monde de la culture. (VALERY HACHE / AFP)

"On est contre l'IA qui nous propose un monde sans humain", réagit mardi 30 septembre sur franceinfo Elizabeth Le Hot, directrice générale de l'Adami, Société pour l'administration des droits des artistes et musiciens-interprètes, alors qu'aux Etats-Unis, une nouvelle actrice créée par IA, baptisée Tilly Norwood, fait polémique à Hollywood.

"Nous, on n'est pas contre l'IA pour faire de la postproduction, pour aider à faire des effets, des effets particuliers", réaffirme Elizabeth Le Hot, mais "là où on a un problème, c'est quand des producteurs ou des agents nous disent 'c'est formidable, on va pouvoir faire un film sans comédien sans comédienne'."

"La loi ne les protège pas"

La comédienne virtuelle Tilly Norwood a été générée par IA, imaginée par le studio Xicoia, avec l'ambition affichée d'en faire "la prochaine Scarlett Johansson ou Natalie Portman". "Ça suscite beaucoup d'inquiétude", confie la directrice générale de l'Adami, qui constate déjà des effets de l'IA dans l'industrie du cinéma en France. En première ligne, les comédiens du doublage : "Ils reçoivent des propositions, on leur demande de cloner leur voix par IA, pour ensuite se passer d'eux". "C'est maintenant, c'est dans notre pays et la loi ne les protège pas aujourd'hui", dénonce-t-elle.

Elizabeth Le Hot alerte aussi sur une forme d'impunité, les créations de l'IA se basant sur "des milliers de visages, des milliers de voix, ce n'est pas vraiment vous, mais c'est bien une atteinte aux droits de la personnalité". Elle appelle le gouvernement "à sortir de sa sidération et à prendre désormais des initiatives, notamment législatives, pour défendre les créateurs".

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