Économies limitées, fonction publique abîmée, personnel sidéré... Le bilan peu flamboyant d'Elon Musk à la tête de la commission Doge

L'entrepreneur quitte son poste de conseiller de Donald Trump en charge de la commission pour l'efficacité gouvernementale (Doge), dont il avait pris la tête avec l'objectif de tailler dans les dépenses du gouvernement.

Article rédigé par Claude Guibal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Elon Musk, le 21 mai 2025, à la Maison Blanche. (CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA via AFP)
Elon Musk, le 21 mai 2025, à la Maison Blanche. (CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA via AFP)

Le patron de SpaceX et Tesla, Elon Musk, quitte son poste de conseiller de Donald Trump à la tête du Département pour l'efficacité gouvernementale (Doge), un organisme créé par lui-même pour réaliser un audit gigantesque des dépenses de l'État américain. Le milliardaire se retire un jour avant la date butoir du mercredi 28 mai, à partir de laquelle il aurait dû remplir des obligations de contrôle et de transparence incompatibles en restant à la tête de son empire technologique et industriel. Elon Musk quitte ce poste sur un bilan plus qu'en demi-teinte.

Le milliardaire avait d'abord claironné le chiffre de 2 000 milliards d'économies à faire en sabrant dans les dépenses du budget américain, ramené dans un second temps à 1 000 milliards. Au final, le Doge, selon ses propres données, ne revendique que 160 milliards de dollars d'économies. "Nous avons été efficaces, mais pas autant que je l'aimerais", a lui-même reconnu Elon Musk mercredi 30 avril, ajoutant que l'expérience Doge n'a pas été "très amusante".

Chaos dans la fonction publique

Si elle n'a pas été "amusante" pour le multimilliardaire, elle ne l'a pas été non plus pour la fonction publique, aujourd'hui en plein chaos avec le démantèlement de structures fédérales comme l'éducation, la santé, l'aide aux migrants, les minorités ou encore l'aide internationale avec la fin de l'USAID. À cela s'ajoutent des milliers de personnes licenciées. Cent jours après l'instauration du Doge, l'administration américaine revendiquait environ 280 000 personnes remerciées dans 27 agences gouvernementales.

Ces trois mois d’une grande violence laissent un personnel fédéral sidéré, démoralisés, très abîmé par des insultes publiques, intrusions dans la vie privée ou procédures autoritaires. Des fonctionnaires ont été sommés de se prendre en photo pour prouver qu’ils sont sur le lieu de travail, ou de se justifier chaque semaine de cinq tâches effectuées sous peine d’être licenciés. 

Le Doge ne disparaît pas pour autant

Elon Musk se retire, mais le Doge reste dans l'appareil gouvernemental, car sa mission se termine officiellement l'an prochain. Mais sans la présence effective et l'autorité d'Elon Musk, il pourrait vite être contourné par les ministères qui veulent reprendre le contrôle de leurs agences. Marco Rubio, à la tête du département d'État, par exemple, a présenté lui-même son propre plan d'économie, plus transparent, plus conforme au droit. Le Doge pourrait se concentrer sur l'innovation technologique de l'administration Trump. 

Elon Musk va lui se reconcentrer sur ses entreprises, notamment sur Tesla, dont les ventes de voitures électriques ont fortement chuté ces derniers mois.

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