Le clasico Real-Barça à l'heure asiatique : "C'est vers là-bas que se situe la future croissance économique de ces deux clubs"

"Mes que un club, Mes que un partido". Traduction : "Plus qu'un club". C'est la devise du FC Barcelone. Si on continue sur le même registre, cette affiche entre le Real Madrid et le Barça, le fameux classico, est effectivement bien plus qu'un match de football. D'abord politiquement, entre le Real, souvent présenté comme l'équipe du Roi, l'équipe du pouvoir central, et Barcelone, étendard de l'identité catalane. 

Deux des trois clubs "les plus riches"

Mais ce sont aussi et surtout deux mastodontes économiques qui s’affrontent samedi. "On a d’un côté le FC Barcelone qui annonce un chiffre d’affaire de plus de 700 millions d’euros pour la saison 2017/2018 et le Real Madrid qui est un petit peu en retrait avec 675 millions d’euros", indique Christophe Lepetit, économiste du sport au Centre de Droit et d'économie du sport de Limoges. "Donc, ça en fait quand même deux des trois clubs les plus riches, ou en tout cas, ceux qui dégagent les plus gros revenus du monde", précise-t-il. Deux géants du football avec Manchester United qui n'ont qu'un but : générer toujours plus d'argent en exposant notamment leur star Ronaldo d'un côté et Lionel Messi de l'autre.

À la conquête des marchés asiatiques

Pour parvenir à leur but, il y a un marché à conquérir : l'Asie, d'où l'horaire de diffusion très inhabituel pour la rencontre, 13 heures, heure française, mais 20 heures à Pékin et Shanghaï.

Les marchés asiatiques aujourd’hui sont demandeurs de football, ils fixent un coup d’envoi à 13 heures pour que ce soit absolument visible pour le public asiatique

Christophe Lepetit, économiste du sport

franceinfo

Les deux clubs constatent les limites d'une diffusion à un public européen. "On voit bien qu’aujourd’hui, les diffuseurs européens, classiques, sont un petit peu à leur maximum, et que justement les montants de droit TV qui sont versés par les diffuseurs asiatiques pour retransmettre les championnats européens, peuvent encore très nettement progresser, notamment parce qu’on parle de milliards de téléspectateurs potentiels, en tout cas, de milliards de personnes, qui peuvent potentiellement être intéressées par le produit footballistique", affirme Christophe Lepetit. "Très clairement, c’est vers là-bas que se situe la future croissance économique de chacun de ces deux clubs-là", souligne l'économiste du sport au Centre de Droit et d'économie du sport de Limoges.

Et si sportivement, une défaite aurait de lourdes conséquences pour le Real Madrid, les deux clubs ont d'ores et déjà gagné. Pas moins de 650 millions de téléspectateurs suivent la rencontre samedi 23 décembre, soit un dixième de l'humanité, le tout dans 185 pays.