Pour Taubira, la gauche a commis une "faute" en adoptant "les mots de la droite"
La garde des Sceaux pointe les "défaites culturelles et sémantiques terribles" subies par la gauche "depuis une dizaine d'années".
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Christiane Taubira est une femme de lettres. Interrogée par L'Obs sur les raisons du succès du Front national et les récentes débâcles électorales des socialistes, la garde des Sceaux pointe ainsi les "défaites culturelles et sémantiques terribles" subies par la gauche "depuis une dizaine d'années".
Dans cet entretien paru jeudi 2 avril, elle estime que la gauche a commis une "faute" en adoptant "les mots de la droite", renonçant "à l'idéal, aux utopies" au nom du "pragmatisme"."[La gauche] a voulu montrer qu'elle faisait toujours des choses équilibrées, ce qui est exactement le contraire du mouvement, et qu'elle était pragmatique, un qualificatif qui est vraiment un parent très pauvre de la politique", analyse la ministre de la Justice.
"Le jour où je ne voudrai plus me battre, je m'en irai"
Et lorsque L'Obs rappelle que le pragmatisme est "le mot que Manuel Valls utilise pour définir la gauche moderne", Christiane Taubira, "solidaire de l'action du Premier ministre", nuance : "Ce n'est pas le vocabulaire dans lequel je puiserais pour définir la gauche." Souvent présentée comme la caution de gauche d'un gouvernement social-libéral, la ministre soutient toutefois la politique économique mise en œuvre. "Le gouvernement a choisi de relancer l'activité économique car la prospérité est la condition de la redistribution", estime-t-elle.
Quant aux frondeurs, ils "ne remettent pas en cause le principe des efforts, ni celui de l'injection de moyens dans l'activité économique. Simplement il y a des discussions, (...) la gauche, c'est le débat, ce n'est pas le césarisme", poursuit la ministre, qui revendique sa liberté. "Il y a des tas de textes sur lesquels je me bats à l'intérieur [du gouvernement] et je remporte de vraies victoires. Mais je ne vais pas m'en vanter. Le jour où je ne voudrai plus me battre à l'intérieur, je m'en irai", affirme-t-elle.
"L'idéal de la gauche, c'est-à-dire la lutte contre les injustices, les inégalités, le souci de la justice sociale, ne peut pas disparaître. (…) Toute l'action du gouvernement va dans ce sens", assure-t-elle, évoquant le plan de lutte contre l'exclusion et la pauvreté, le plan pour les quartiers et le développement des bourses.
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